LE TORRENT

Lorsque Alexandre découvre que sa jeune épouse Juliette le trompe, une violente dispute éclate entre eux. La jeune femme s’enfuit dans la nuit et fait une chute mortelle dans un ravin. Le lendemain, des pluies torrentielles ont emporté le corps. La gendarmerie entame une enquête et les parents de la victime débarquent sur place. Alexandre, craignant d’être accusé, demande à sa fille Lison de le couvrir…

Après la comédie familiale très drôle Les Invités de mon père et le drame sombre Cornouailles, l’actrice réalisatrice Anne Le Ny tente un nouveau genre pour elle: le thriller. Situant son intrigue dans les décors naturels des montagnes Vosgiennes, elle tisse une histoire policière assez classique, dont les enjeux paraissent relativement limités: comment dénouer une vérité quand celle ci est entravée par des secrets de famille et plus précisément une alliance entre un père et sa fille? En décidant de montrer ce qui est réellement arrivé à la victime, Anne Le Ny enlève tout suspense sur l’identité du « coupable » et dès lors, on suit son récit sans s’impliquer vraiment. Le rythme n’aide pas beaucoup à la dynamique et la mollesse générale s’apparente à une enquête basique, sans grands rebondissements. Par dessus le marché, la mise en scène n’explore pas de contrées très passionnantes et se révèle somme toute ordinaire.

Ce Torrent se laisse regarder sans réel ennui grâce surtout à l’interprétation. Si José Garcia n’est pas mauvais dans un contre emploi dramatique le changeant un peu de ses rôles de trublion comique, l’attention se porte surtout sur André Dussollier, toujours impeccable quelque soit le registre employé. Le film gagne un peu en chair grâce à sa présence, un second rôle d’importance pour le déroulement des faits. L’aspect policier ressemble ici à un épisode de Navarro et manque clairement de substance. En guise de téléfilm correct, Le Torrent peut faire l’affaire, mais en tant qu’objet cinématographique bof bof…

ANNEE DE PRODUCTION 2022.