CRAZY

Raillé par ses frères et ignoré par son père, Zachary, le quatrième fils d’une famille de cinq garçons, lutte contre ses pulsions homosexuelles. L’adolescent essaye de trouver sa place dans cette fratrie particulière et cultive sa différence, tout en se forçant à aimer les filles. Sa confusion par rapport à son orientation se voit accentuée par l’aspect très catholique de sa famille…

Jean Marc Vallée, réalisateur canadien malheureusement prématurément décédé l’an dernier, s’était fait connaitre en France avec cette chronique familiale tendre et réjouissante. CRAZY raconte les premiers émois amoureux (et hésitants) d’un jeune homme se sentant tout petit différent, au milieu d’un clan de frères aux antipodes de lui, d’une mère surprotectrice et d’un père aimant mais sévère et obtus dans ses opinions. Le jeune Zack est le héros du film (de sa naissance à ses 20 ans), mais cette comédie dramatique chorale donne aussi beaucoup d’importance à son entourage, soit pour expliquer sa difficulté à s’affirmer, soit pour montrer une galerie de personnages joliment croqués, chacun avec sa nature et ses bizarreries. Avec sensibilité et intelligence, Vallée séduit avec une nostalgie constante, une bienveillance envers les côtés les plus « néfastes » de la famille, charme également avec un point de vue acéré sur les rapports père/fils, et enfin amuse par de nombreuses séquences à l’humour affirmé. N’oubliant jamais de traiter des sujets aussi divers que la tolérance, l’acceptation de soi et la filiation, CRAZY déborde de bonne humeur, ainsi que d’un fond dramatique jamais trop pesant non plus.

La reconstitution des années 60/70 avec jeans pat d’ef, choucroutes improbables en guise de chevelure, lunettes à montures impossibles occasionne autant de sourires que d’admiration par sa justesse. Et puis, Vallée ne lésine pas sur les émotions pour toucher au coeur, sachant que son propos est tout simplement universel, que l’on soit né au Canada ou ailleurs. Vraie révélation du casting, Marc André Grondin explose de précocité avec ce rôle ingrat d’adolescent mal dans sa peau et constamment en recherche de lui même. Les autres comédiens lui tiennent la dragée haute, comme Michel Côté, incarnant le père avec beaucoup de véracité. Enfin, l’opus marque aussi des points avec sa BO d’enfer, faisant se croiser Aznavour, Patsy Cline, Pink Floyd, Robert Charlebois ou encore David Bowie, enchainant les tubes inoxydables avec un bonheur communicatif. Il est juste dommage que par la suite, Jean Marc Vallée n’ai pas réussi à confirmer ce talent de conteur.

ANNEE DE PRODUCTION 2006.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Oeuvre la plus réussie du regretté Jean Marc Vallée, cette saga familiale émeut et amuse en même temps. Marc André Grondin très investi. BO très bien concoctée.

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