16 ANS

Nora et Léo se rencontrent le jour de la rentrée scolaire au lycée. Leurs regards s’enchâssent et tout est dit! Le frère de Nora, manutentionnaire à l’hypermarché local, est accusé de vol et viré sur le champ. Le directeur de l’Hyper est Franck, le père de Léo. Les deux familles commencent à se déchirer, s’affronter, et le chaos s’installe. Les vies de Nora et Léo et leur amour naissant s’embrasent….

Signataire de deux longs métrages très forts et d’une grande sensibilité, Je vais bien ne t’en fais pas et Welcome, Philippe Lioret tourne peu et s’est fait plus discret depuis le milieu des années 2010. Le voila de retour avec cette version contemporaine du mythe de Roméo et Juliette, sur fond de communautarisme et d’ambiance après attentat, dans une France méfiante, sur le qui vive. Ce drame âpre dénonçant la virulence des préjugés et l’enchainement inexorable d’un conflit familial bénéficie d’une écriture simple, d’une mise en scène très convenable et d’une tension entretenue efficacement. Bien sûr dans l’élaboration du récit, quelques clichés subsistent et certaines situations semblent « téléphonées », mais Lioret vise juste quant à son étude sur les différences culturelles, le fossé creusé entre la famille bourgeoise du jeune Léo et celle très modeste de Nora, issue de l’immigration et vivant dans un HLM. Ce fond social convient bien au cinéaste, toujours préoccupé par les questions politiques (on se souvient de son beau plaidoyer en faveur des migrants dans Welcome), mélangeant ici son intrigue avec l’histoire d’amour contrariée de ces deux jeunes, au tous débuts de leur expérience sentimentale.

Le racisme latent face à la passion amoureuse: ces deux aspects cohabitent, s’entrechoquent et mèneront à la même tragédie que dans le livre de Shakespeare. D’ailleurs, la montée en puissance du drame « inévitable » est aussi émouvante qu’attendue. Lioret révèle deux jeunes comédiens: Sabrina Levoye et Teilo Azais, dans une belle interprétation commune et les seconds rôles offrent également des partitions sans fausse note, à l’image de Jean Pierre Lorit (un abonné trop rare du cinéma d’auteur) en père dépassé par les événements. En bout de course, 16 ans affiche un résultat positif, même si il ne s’agit pas du meilleur film de Lioret, manquant peut être cette fois d’un brin de subtilité.

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Oeuvre de facture classique, ce nouveau Lioret revisite le mythe de Roméo et Juliette dans une France fracturée. Un bon film, cependant inférieur aux autres opus du cinéaste.

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