Après un contrat qui a mal tourné à Londres, deux tueurs à gages (Ray et Ken) reçoivent l’ordre d’aller se faire oublier quelques temps à Bruges. Alors qu’ils attendent l’appel de leur commanditaire, leur séjour forçé les conduit à faire d’étranges rencontres. En découle une grosse bévue lors d’un coup, puisque Ray tue accidentellement un petit garçon et commence à nourrir une culpabilité inhabituelle chez lui…
Auteur du très récent et magnifique Les Banshees d’Inisherin, le dramaturge anglais Martin Mc Donagh avait signé ce tout premier film en 2008, très remarqué à juste titre par la critique internationale. Que croit on trouver à Bruges à part des moules, des frites et des chocolats à tous les coins de rues? Et bien étonnamment des tueurs à gages figurez vous! Deux figures associées pour liquider sur commande catapultées en Belgique pour expier leurs fautes et attendre un nouveau contrat à remplir! Sur la base de ce script pour le moins original, cette comédie policière ne cesse de surprendre par son audacieux mélange d’humour noir raffiné, d’action, de balades bucoliques et touristiques dans cette ville médiévale fréquentée. Le tout au rythme de dialogues savoureux, très écrits, témoignant du soin apporté par Mac Donagh aux réparties saillantes et piquantes. Barré comme un Tarantino « light », drôle comme une bonne blague belge, tragique aussi lorsqu’il évoque le devenir des âmes en enfer ou au paradis… Bon Baisers de Bruges, c’est exactement tout ce programme là!
Grand film d’acteurs également puisque le cinéaste dirige déja son binôme idéal des Banshees, Brendan Gleeson et Colin Farrell, tous deux irrésistibles dans leurs rôles de tueurs en proie à la culpabilité, aux doutes et à l’humanité tout simplement. Grâce à eux, le film atteint des sphères d’un niveau supérieur. A leurs côtés, Ralph Fiennes cabotine un poil en commanditaire timbré et éructant. On retrouve aussi deux comédiens de notre cru: Clémence Poésy et Jérémie Rénier, plutôt bien à leur place. Pour les amateurs d’intrigue policière pure, les séquences finales sauront aussi les satisfaire. Bref, cette oeuvre a tout d’un objet filmique populaire et intelligent à voir séance tenante!
ANNEE DE PRODUCTION 2008.