Le Dr Rollason se joint à l’expédition de Tom Friend pour traquer le mythique Yéti au coeur de l’Himalaya, en dépit des avertissements de son épouse et du mystérieux prêtre tibétain qui dirige le monastère de cette région majestueuse. Dans les montagnes hostiles et un climat rude, Rollason se lance dans l’aventure…
Auteur de quelques bandes fantastiques assez oubliées, Val Guest fut un artisan modeste de la célèbre maison Hammer, une firme anglaise spécialisée dans le genre horreur gothique. Il atteint certainement son zénith avec ce Redoutable Homme des Neiges. Evocation directe du Yéti qu’une poignée d’hommes décide de débusquer dans la nature sauvage des étendues enneigées de l’Himalaya, ce film parle beaucoup de la créature, fait monter un suspense constant autour de son apparence, et pourtant l’idée maligne de Guest reste définitivement la meilleure: celle de s’en tenir à la suggestion, comme jadis le cinéma de Tourneur (La Féline). De ce fait, il parvient à créer une peur diffuse, une angoisse palpable, et réussit le pari de ne presque pas montrer le monstre, du moins de manière très nette. Val Guest utilise un noir et blanc au charme évident (un des seuls de la Firme, plutôt connue pour ses couleurs flashys et son hémoglobine), des décors soignés (on est en studio, mais les montagnes font très réalistes), et bien entendu une musique lancinante entretenant savoureusement le mystère. Fantasme des humains s’il en est, le yéti n’a pas souvent nourri l’imaginaire du cinéma jusque là et ce film vient astucieusement réparer cette erreur.
Un des abonnés du genre fantastique tient l’affiche avec superbe: Peter Cushing en personne qui sera le héros de bien des Dracula, Frankenstein et autres figures emblématiques. Avec son faciès osseux et étrange, il savait sans en rajouter inspirer une inquiétude certaine. Grâce à un dénouement proche du mystique, cette production anglaise de belle tenue entretient toute la fascination autour de l’abominable homme des neiges et n’omet pas de rappeler que les véritables créatures sont peut être encore et toujours les hommes.
ANNEE DE PRODUCTION 1957.