Une maison isolée à la campagne. Deux copines inséparables viennent y séjourner pour réviser leurs examens. Mais un tueur sanguinaire rôde dans cette région faussement tranquille. une nuit, il débarque sans prévenir et le carnage commence…
Démarrant comme une comédie de vacances pleine de soleil avec deux amies respirant la joie de vivre et débarquant dans un coin de campagne isolée et apparemment peinarde, Haute Tension vire très très vite au cauchemar total. Après Furia, son premier long remarqué, le français Alexandre Aja, assisté de son scénariste et complice Gregory Levasseur, ont concocté un film de genre dans la veine de ceux qui les ont influencé dans leur jeunesse: Massacre à la Tronçonneuse, La Colline a des yeux, Délivrance pour ne citer que les plus frappants. Leur scénario, linéaire et simpliste, n’est pourtant pas qu’un brouillon répétitif de ses illustres modèles, mais bel et bien un « survival » à la française pêchu, terrifiant et placé sous le signe d’un suspense haletant. Ne faisant pas l’économie d’émotions fortes, les deux compères nous entrainent dans une nuit sans fin, un stress permanent et un voyage au bout de l’enfer assuré. Bien que l’histoire ne soit pas de la première originalité, le traitement du récit offre un virage inattendu que l’on taira ici, et qui en fait un objet bien manipulateur, le classant parmi les belles réussites du cinéma d’horreur hexagonal, souvent décrié. En fait, Aja se révèle excellent réalisateur et prouve que « chez nous » aussi, on est capables de faire des films vraiment gores!
D’ailleurs, attention aux allergiques du sang versé! Bon nombre de séquences, d’un gore absolu, marquent par leur esthétisme viscéralement « américain » et gonflé, les aficionados ont réservé un accueil très favorable à cet effrayant second long métrage du cinéaste, avant qu’il ne se spécialise dans les remakes (Piranhas, Maniac). Enfin, il faut saluer la performance de Cécile de France, gentille et douce interprète de tant de comédies (L’auberge espagnole) et transfigurée ici pour un rôle qui a des tripes! Face à elle, Maiwenn passe la quasi totalité du métrage baillonnée, mais elle joue la victime apeurée avec un grand naturel. Et mention spéciale à Philippe Nahon, une trogne d’enfer disparu hélas voici deux ans. Accrochez vous, ça déménage!
ANNEE DE PRODUCTION 2003.