Camille, la trentaine passée, est une célibataire endurcie. Elle préfère sa vie de sorties, de fêtes, au bonheur que vit son frère avec sa jeune femme, bientôt parents. Mais un jour le hasard fait que Camille rencontre Alexis, dont elle tombe sous le charme immédiatement. Elle n’apprend que plus tard qu’il est déja marié et papa de deux enfants, sans intention de changer de vie. Mais la jeune femme se met en quatre pour le séduire quand même…
Avant Bridget Jones et la mode des comédies romantiques mettant en scène des femmes de trente ans célibataires et combatives, quelques films du même genre ont envahi les écrans dans les années 90, et même en France, on ne compte plus le nombre de petits films tournant autour de ce sujet devenu récurrent. Il fallait qu’une cinéaste inspirée comme Catherine Corsini redonne du pep’s à ce thème et signe une comédie enlevée, drôle et fort sympathique, tentant de sortir un peu les clichés attendus. Ainsi, sa Nouvelle Eve se distingue par le fait que l’héroine ne vive pas si mal son statut de femme seule, le revendique haut et fort et assume sa sexualité comme elle l’entend, quitte à aller dans le mur. Les personnages truculents que l’on croise ici la « bâchent » en lui disant qu’elle est dans une « névrose d’échec » et on pense que le film va être triste et terne: pas du tout! Le scénario tourne autour de la séduction et de la pagaille que met Camille pour obtenir l’homme qu’elle aime, malgré qu’il soit marié et rangé. Hormis quelques séquences un poil redondantes, le film charme par ses dialogues bien sentis, sa manière de capter l’air du temps et de mettre la femme au centre d’un tout, autour duquel elle gravite.
Mais ce qui sort le plus cette comédie de la banalité, c’est encore son actrice principale, défendant vaillamment un rôle taillée sur mesure pour elle. Karin Viard, pétillante et irrésistible, occupe l’espace de chaque plan avec son énergie folle et pour elle, la partie est déjà largement gagnée. Ajoutons à cela la présence d’une autre comédienne populaire incarnant l’épouse trompée mais pas si idiote que ça, sous les traits de Catherine Frot et vous pouvez être sûr de passer un très bon moment. Corsini croque avec un certain mordant l’évolution des moeurs dans une société où le célibat paraît toujours une chose suspecte et dont il faudrait presque s’excuser!
ANNEE DE PRODUCTION 1999.