Dans une campagne américaine reculée nommée Gatlin, un jeune garçon se réclamant de Satan, entraine tous les enfants et ados du coin à massacrer les adultes. Un couple débarque dans la région et se retrouve pris en chasse par les bambins…
D’après une nouvelle de Stephen King intitulée Les Enfants du Maïs (et loin d’être sa meilleure), voici une énième variation sur le Mal véhiculé par des enfants. La Malédiction et Le Village des Damnés avaient brillamment ouvert cette voie, alliant le fantastique, l’étrangeté et même l’horreur avec une efficacité certaine. Le démarrage promet de belles frayeurs avec les vingt premières minutes baignant dans un climat de suggestion intéressante, se servant plutôt bien des décors extérieurs de ces champs de maïs, puis patatras, le restant du métrage se vautre, faute à une mise en scène médiocre (Fritz Kiersh en est responsable et ne fera ensuite aucun long métrage marquant), des séquences nullement flippantes et des effets spéciaux d’une ringardise absolue. Ces enfants tueurs réunis en « secte », qui du reste ressemblent plus aux ados du futur Ca en version maléfique, s’expriment et sont bien trop « exposés » pour susciter une peur réelle. Quand on se souvient que sur le même sujet, le formidable Les révoltés de l’An 2000 de l’espagnol Narciso Ibanez Serrador, avait dérangé et marqué le cinéma d’horreur, on mesure le fossé très net entre les deux.
Le jeu des acteurs aussi fait peine à voir, notamment Linda Hamilton, quelques mois avant d’être la Sarah Connor mythique de Terminator, semble égarée et peu à l’aise. Cette horreur en plein soleil, filmée dans une campagne à priori sans danger, aboutit à une sorte de navet indigeste que les années n’ont en plus pas épargné. Très mystérieusement, le film a pourtant connu son petit succès, accouchant même de deux autres chapitres. C’était au temps béni de la vidéo et d’ailleurs seule l’affiche originale peut encore prétendre attirer l’oeil.
ANNEE DE PRODUCTION 1984.