Durant un voyage, Franck Cotton entre en possession d’une boite maléfique qui le transporte dans un monde imaginaire, peuplé de monstrueuses créatures qui finissent par le dévorer. Quelques années plus tard, son frère Larry et son épouse Julia emménagent dans la maison de Franck, sans se douter que l’esprit de ce dernier y rôde encore. Alors qu’une goutte de sang accidentelle tombe sur le sol, le monstre se réveille et part en quête de chair fraîche.
Pour tout amateur de films d’horreur, les créatures nommées Les Cénobites, les gardiens du Plaisir et de la Souffrance errant dans l’au delà, sont restées mythiques par leur représentation filmique signée Clive Barker, un auteur britannique d’univers fantastique. Pour ne pas que son imaginaire soit trahi, Barker décida de devenir metteur en scène pour donner vie à sa nouvelle littéraire et lança une saga qui allait connaitre un succès immense. Une simple boite maléfique embarquant dans un monde horrifique et glauque est le point de départ de ce scénario, convoquant à la fois la psychologie, l’organique, l’ésotérisme. Avec sa secte étrange assoiffée de sang, Hellraiser garde un impact certain 35 ans après sa sortie: bien sûr les coiffures, le décor de la maison hantée et quelques plans accusent le temps passé, pourtant le gore assumé et surtout les trucages sont restés encore impressionnants, que l’on soit ou non un adorateur du genre. L’héroïne, une épouse infidèle, prête à tout pour son ancien amant (même lorsqu’il revient affreusement mutilé d’entre les morts) est montrée comme un personnage banal, ancré dans le quotidien, et qui va être propulsé malgré elle dans des agissements meurtriers.
Barker y ajoute, mine de rien, un sous texte intéressant sur les frustrations sexuelles et sur les pulsions que l’on subit ou à celles auxquelles on cède, et il s’inspire des mouvements sadomasochistes et punks de la décennie 70. Dans la figure diabolique de Pinhead régnant sur les Cénobites, on peut tout à fait y voir un garant de la bonne morale, au delà de son design visuel puissant. Du côté des comédiens, Clare Higgins, une actrice et scénariste anglaise, s’avère la seule à jouer de façon convaincante. Ce galop d’essai de Barker conserve une place à part dans le bon cinéma d’épouvante et sera suivi de 7 autres chapitres, à la qualité pour le moins discutable.
ANNEE DE PRODUCTION 1988.