Un homme, avec un masque d’Halloween à la main, est amené à l’hôpital après avoir été poursuivi par de mystérieux hommes l’ayant agressé. Quelques heures plus tard, il est pourtant assassiné dans ce même hôpital. Un fabricant de masques d’Halloween met au même moment au point un plan démoniaque pour tuer des millions d’enfants, le soir où ils porteront chacun un de ses masques…
Ce troisième volet de la franchise Halloween, lancée par John Carpenter en 1978, fait figure de « vilain petit canard » et même d’anomalie, non seulement aux yeux des fans irréductibles, mais même à ceux des néophytes peu familiers de la saga. En effet, ici plus de Mickael Myers, plus de Jamie Lee Curtis, plus de meurtres gores (ou presque): ce chapitre ne peut même pas être rangé dans la catégorie des slashers et s’apparente plutôt à une sorte de film de science fiction horrifique. L’intrigue se passe quelques jours avant le fameux 31 Octobre où un savant fou qui a crée des clones d’êtres humains, sous couvert d’une usine de masques, désire revenir aux origines d’un culte celte propre aux sorcières, et éliminer ceux qui porteront ces masques pour la nuit fatidique. L’intrigue, tirée par les cheveux et assez confuse, déconcerte et déçoit forcément quand on s’attend à assister à une série de crimes sanglants. Cependant, l’ambiance étrange d’apocalypse et un suspense bien mené sont disséminés par un scénario original de Tommy Lee Wallace, également derrière la caméra, et spécialisé dans les suites comme Amityville 2 ou Vampire vous avez dit Vampire 2. Ce récit paranoïaque rappelle dans une certaine mesure L’Invasion des Profanateurs et annonce un peu Terminator et son robot tueur.
Largement sous côté, Halloween 3 comporte bien des défauts: une mise en place assez longuette où peu d’événements ne surviennent et surtout un jeu d’acteurs approximatif. Si Tom Atkins, un fétiche du cinéma d’épouvante (Fog, Creepshow, Maniac Cop) tient le rôle central sans démériter, le reste de la distribution (notamment féminine) ne vole pas bien haut. Tommy Lee Wallace signe là une oeuvre mal aimée, sûrement trop surprenante et ayant coupé l’herbe sous le pied des amateurs de tueries à l’arme blanche. Si l’on ajoute à l’ensemble des effets spéciaux réussis et encore regardables 40 ans après, force est d’avouer que le résultat n’est pas mal du tout. Parole de croquemitaine!
ANNEE DE PRODUCTION 1982.