Paris, 1962. Le destin croisé de deux frères, Antoine le plus jeune, partage sa vie entre ses amis et le lycée. L’ainé, Rego, tente un come back sur scène après le service militaire, mais le succès n’est pas vraiment au rendez vous. Nadia, une directrice de maison de disques, décide de le prendre en main, lui fait changer de nom et se jure de le propulser au sommet du hit parade…
Producteur avisé de grosses productions comme La Banquière ou Le Grand Pardon, Ariel Zeitoun se lance dans la mise en scène avec cette comédie dramatique empruntant son titre à la célèbre chanson de Johnny Hallyday, créée en 1960. Revenant sur ses années de jeunesse, à l’époque où le yéyé connaissait son plein boum, Zeitoun compose le récit et la trajectoire de deux frères, l’un lycéen et entamant une romance avec sa prof de musique et l’autre de retour d’Algérie pour reprendre à zéro sa vocation de « chanteur de rock » et idole des minettes. Comme on s’en doute, leur parcours va chacun être soumis à des obstacles en tous genres, des oppositions, des galères, etc… Hélas, cela suffit il à faire un scénario prenant et construit? La réponse est clairement non! D’emblée, le traitement souffre d’un manque d’ampleur et se range vite dans un style « téléfilm » peu accrocheur. Faute à une réalisation sans idées et à des enjeux pas très folichons. La reconstitution des sixties, époque d’insouciance et de temps troublés à la fois (la Guerre d’Algérie fait rage) ne manque pas de mordant, mais le reste ne suit pas cette qualité là et le récit traine en longueurs inutilement.
Zeitoun connait l’importance d’une distribution vendeuse et il mélange à la fois les petits nouveaux et les vedettes aguerries. Le jeune Pierre Loup Rajot, vrai beau gosse, s’avère malheureusement piètre acteur et tenant le rôle principal, il gâche du coup pas mal de séquences. Christophe Malavoy, plutôt bon comédien, a du mal à convaincre ici en chanteur de rock obnubilé par un retour au premier plan et entonne lui même quelques titres (aïe! aïe! aie!). Dans des rôles secondaires, des pointures comme Philippe Noiret, Claude Brasseur, Annie Girardot et Marlène Jobert nous gratifient de leur présence participative et sauvent (un peu) l’entreprise. Ces Souvenirs Souvenirs n’en ont paradoxalement laissé aucun dans les mémoires.
ANNEE DE PRODUCTION 1984.