Antoine Brisbar, un auteur à succès, victime d’un odieux maitre chanteur, organise sa venue à son domicile pour régler une bonne fois pour toutes ses comptes. Il le tue accidentellement. Le cadavre va se révéler très encombrant et apparait et disparait à des moments plus qu’embarrassants…
Les comédies françaises des décennies 60 et 70 furent légion, multi diffusées sur les chaines de télévision, surtout celles de Louis de Funès qui était presque à tous les coups davantage qu’un simple acteur, mais un auteur à part entière. Avec Jo, il signe ses retrouvailles avec un de ses acolytes favoris, Jean Girault, adaptant cette pièce américaine et la dotant d’une énergie folle, d’un rythme effréné sur une durée très ramassée d’1H20. Bien sûr, Girault se concentre sur le texte et ne cherche pas à faire de sa mise en scène une montagne d’inventivité, il se borne à du théâtre filmé carré et sans surprises. Les vrais atouts du film sont ailleurs et nombreux pour le coup: une avalanche de gags irrésistibles, des quiproquos incroyables autour de ce cadavre qu’il faut à tout prix dissimuler et qui n’en finit pas d’occuper tout l’espace comme le nez au milieu de la figure, des répliques à se tordre de rire et des séquences cultes. Menée tambour battant, la comédie ne cesse de prendre des chemins de traverse inattendus et hilarants (même quand on connait l’histoire par coeur!).
De toute évidence, Jo ne serait pas si virevoltant sans l’abattage de M. De Funès, de tous les plans, éructant, grimaçant, gesticulant, ahurissant génie comique monté sur pile électrique et donnant tout le sel à ce scénario endiablé. L’unité de lieu et de temps (cette maison pour décor et son fameux kiosque de jardin inoubliable) renvoie à un autre immense succès de l’acteur, Oscar, également adapté d’une pièce. Ici, bien sûr l’humour est plus noir et la police guette pour retrouver ce corps « introuvable ». Tous les seconds rôles rivalisent de saveur: Michel Galabru, Bernard Blier en inspecteur tenace, et la fidèle Claude Gensac incarnant une « biche » complice très amusante. Malgré l’énormité des situations et un absurde poussé à l’extrême, on ne peut que se délecter devant ce classique de la comédie. A voir et à revoir sans risque de lassitude.
ANNEE DE PRODUCTION 1971