Engagé par hasard dans un cirque, le vagabond Charlot devient vite l’attraction principale grâce à sa maladresse qui fait rire le public. En vivant au milieu de la troupe, il tombe aussi amoureux de la fille du patron, maltraité par ce dernier…
Trois ans après La Ruée vers l’Or, Charlie Chaplin eut l’ingénieuse idée de situer l’action de son nouveau long métrage dans le milieu du cirque, lui qui était devenu le clown et le comique préféré du monde entier. Dans cet univers merveilleux aussi bien destiné aux petits qu’aux grands, Charlot débarque par hasard dans sa défroque de vagabond, déclenche les rires sans le vouloir et une fois engagé dans la troupe ne trouve plus assez d’énergie pour distraire le public. Une intrigue minimaliste certes, mais où tout le génie de Chaplin se déploie dans une succession de gags irrésistibles et de séquences anthologiques (la cage aux lions, le funambulisme improvisé perturbé par une horde de petits singes, etc…). Sur une durée très ramassée (1H08 à peine), l’auteur des Temps Modernes fait preuve d’une inventivité toujours renouvelée, d’une capacité à être drôle sans oublier de distraire tout du long, utilisant son corps de manière incroyable. Réflexion sur le métier d’artiste clown, Le Cirque peut aussi se voir comme un prologue à son futur Les Feux de La Rampe dans lequel il campera cette fois un clown déchu, en fin de carrière, brisé par ses illusions perdues. L’amour est également de la partie bien sûr puisque le coeur de Charlot bat pour une jolie écuyère se trouvant être aussi la fille du patron!
Outre Chaplin acteur, sa partenaire Merna Kennedy l’accompagne avec un jeu inférieur à ses autres actrices fétiches comme Edna Purviance ou plus tard Paulette Goddard. Moins grandiose toutefois que Les Lumières de la Ville ou Les Temps modernes, cet opus se veut surtout entièrement burlesque, sans délivrer de messages humanistes particuliers comme c’est presque toujours le cas dans ses oeuvres. Encore que le final, un tantinet plus amer, laisse poindre une mélancolie certaine. Celle de la solitude de l’artiste, du vide béant que peut occasionner le manque affectif aussi. Heureusement, Charlot nous a au préalable tellement ébloui et enchanté par ses trouvailles amusantes que le film reste avant tout une véritable comédie. A voir, revoir, re revoir etc…
ANNEE DE PRODUCTION 1928.