Romain Dupré, un ancien pilote de ligne français est appelé en urgence au Canada pour identifier le corps de son fils, Julien, qui aurait tué un policier avant d’être abattu à son tour.
Le futur papa de La Boum, Claude Pinoteau, avait déjà touché au genre policier avec un très bon polar Le Silencieux et se crut spécialisé dans ce domaine pour désirer réaliser une oeuvre oscillant entre action et espionnage. Parti tourner cet Homme en Colère au Canada, il invente donc cette histoire plutôt emballante au départ de ce père à la recherche de son fils prétendu mort et son scénario multiplie les rebondissements hasardeux pour nous tenir en haleine. Malheureusement, les carences de tonus dans la mise en scène font rapidement tomber son intrigue dans une banalité confondante. Les personnages eux mêmes sont mal dessinés, en tout cas ne possèdent pas assez de consistance pour permettre une identification ou une empathie avec leurs mésaventures. Pinoteau semble être pris d’une paresse incroyable alors que paradoxalement, le film nécessiterait du punch, du dynamisme, que la majorité des séquences n’arrivent jamais à apporter.
En définitive, Pinoteau paraît surtout intéressé par son acteur fétiche, Lino Ventura, qu’il dirige ici pour la troisième fois et se repose sur ses acquis, sans se casser le tronc pour rendre son projet plus ambitieux. Ventura, bien entendu, est à son aise dans ce registre de héros énervé et tentant de rester stoïque face au danger. Le souci majeur, c’est qu’on l’a déjà vu et aimé dans ce type de personnages et dans des films bien plus passionnants. A ses côtés, une bonne distribution (la belle Angie Dickinson, l’énigmatique Donald Pleasance juste avant son triomphe dans Halloween) mais des prestations gâchées par une médiocrité générale et qui ne sauvent rien. L’Homme en colère , dispensable, fait partie des films les plus oubliables de la carrière de Lino.
ANNEE DE PRODUCTION 1978.
