Un routier sympa et sans histoires croit avoir écrasé un homme, en fait un gangster déjà mort. Mais les complices de ce dernier sont à la recherche du butin disparu et transforment sa vie en enfer…
Auteur de bons films policiers tels que Le Rouge est mis ou Le Désordre de la Nuit, Gilles Grangier fut un faiseur honnête du cinéma de la Qualité Française sur laquelle François Truffaut tirera à boulets rouges dans ses critiques. Pas un grand inventeur dans ses mises en scène, ni un « preneur de risques », mais toutefois un réalisateur non négligeable des années 50/60. Gas Oil rentrerait plutôt dans la catégorie de ses oeuvres mineures, tournées à la va vite, scénarisées sans profondeur, et destinées à être aussi vite vues aussi vite oubliées. Durant toute la première heure du métrage, Grangier nous sert un film pataud, conventionnel et même laborieux, où les enjeux demeurent peu captivants. Traçant une sorte de documentaire sur le monde des routiers, il explique leur mode de vie, leurs habitudes, leur manière de ne pas tenir en place et peu enclin à des relations durables, mais délaisse du coup la Série Noire attendue. Pour ceux qui pensent voir un film de truands du type Touchez pas au Grisbi, la déception sera cruelle!
Pour ne pas être sévère non plus, compilons les aspects les plus « positifs »: les quelques bons dialogues de Michel Audiard, habitué à faire causer les gangsters très vertement, et bien sûr l’interprétation. Jean Gabin nous sert un numéro sans surprises et toutefois agréable en routier qu’il vaut mieux ne pas trop emmerder, Jeanne Moreau écope d’un emploi modeste (celui de sa maitresse dévouée, également institutrice) et enfin Ginette Leclerc, vulgaire à souhait, incarne encore une fois une femme de mauvaise vie, fatale à ceux qui l’entourent. Sans ça, Gas Oil n’est qu’un tout petit film qui manque quelque peu de carburant!
ANNEE DE PRODUCTION 1955.