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LONG VOYAGE VERS LA NUIT

Eté 1912, dans leur propriété de bord de mer, la famille Tyrone se désagrège… La mère, ancienne toxicomane, retombe dans son addiction, alors que son mari, acteur déchu et fini, sombre de plus en plus dans l’alcool. Le plus âgé de leur fils le suit sur cette pente décadente, et le plus jeune développe une tuberculose menaçant sérieusement sa vie. Les crises larvées vont éclater au grand jour entre les membres…

Du psychodrame en veux tu en voila! L’histoire de cette famille empêtrée dans ses névroses et en plein délitement est le fruit d’un texte autobiographique du dramaturge américain Eugene O’Neill (Prix Nobel de Littérature 1936). L’action se déroule pendant une seule journée du mois d’Août 1912 et présente donc chaque membre de la famille en prises avec leur situation difficile. Sidney Lumet, un très bon cinéaste habitué à tourner des huis clos fiévreux (Douze Hommes en colère, L’Homme à la peau de serpent) semblait tout indiqué pour adapter cette pièce, et pourtant dès l’entrée en matière, on comprend qu’il s’est laissé totalement cannibaliser par les mots d’O’Neill, ne réussissant pas à « aérer » sa mise en scène, à ajouter de la grandeur à ce texte (par ailleurs très beau), le spectateur se sent étriqué et suffoque dans cette demeure hantée par la douleur. Et puis, tout est « too much »: beaucoup trop bavard, beaucoup trop théâtral et surtout beaucoup trop long (2H45 !!), le film croule sous le poids des monologues ou des dialogues tortueux et exige une patience infinie pour supporter l’hystérie constante qui s’en dégage. Bien sûr, les thèmes abordés comme les addictions, l’amertume causée par les échecs de chacun, le déni de la mère face au temps qui passe et les relations ambivalentes des deux frères ne manquent pas du tout d’intérêt, rappelant même par moments l’écriture de Tennessee Williams, mais avec une dimension en moins: la subtilité.

Ce Long Voyage vers la Nuit tient donc en très grande partie sur l’interprétation. En premier lieu, Katharine Hepburn (semblant encore marquée par sa performance schizophrénique de Soudain l’été dernier) se met en danger permanent, sans cesse au bord des larmes, toute prête à hurler, jouant la mère droguée et fissurée de partout avec un immense talent, mais en frôlant dangereusement avec le surjeu. Ses trois partenaires masculins (Jason Robards, Sir Ralph Richardson et surtout Dean Stockwell, campant le fils cadet atteint de tuberculose) tentent vainement de lui arriver à la cheville et en font des tonnes. Le premier mot qui vient à l’esprit pour qualifier cette oeuvre: Harassante !!

ANNEE DE PRODUCTION 1962.

 

 

 

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Sidney Lumet ne rend pas justice au superbe texte de O'Neill et enferme l'action dans un interminable huis clos hystérique. Katharine Hepburn mérite des bravos, mais l'ensemble est éreintant.

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