Tandis que Paris est toujours occupé par les Allemands en Août 1944, la Résistance française s’intensifie et les Alliés s’apprêtent à rentrer dans la capitale. Adolf Hitler, dans une tentative désespérée de redonner du tonus à son armée en déroute, ordonne au Général Choltitz de détruire l’intégralité des grands monuments parisiens…
Après le succès phénoménal remporté par Le Jour le plus long en 1962, l’idée de mettre en chantier une autre superproduction du même type germa dans la tête des plus grands producteurs. La Paramount emporta le morceau, au grand dam de Darryl F. Zanuck, et René Clément qui avait déjà réalisé un film sur la Résistance, Le Jour et l’Heure, fut engagé pour raconter cet épisode phare de la Libération de Paris, adapté d’un livre signé Larry Collins et Dominique Lapierre. C’est ainsi que collabora au scénario l’écrivain américain Gore Vidal et Francis Ford Coppola, apportant ce résultat mélangeant habilement différents points de vue (celui des Allemands et de Choltitz, pris entre son désir d’obéir aux ordres et son refus de détruire Paris, celui de l’opposition entre les partisans communistes et ceux du camp gaulliste, celui des groupuscules de résistants opérant en dehors de l’armée). On y retrouve les principaux protagonistes (Rol Tanguy, Chaban Delmas, Général Leclerc, etc…). A ce niveau là, cette histoire complexe à mettre en place diffère de la simplicité relative de l’intrigue vue dans Le Jour le plus long, l’action y étant condensée sur une durée bien plus courte. Clément connait son métier, filme avec énergie et conviction chaque étape des événements, même s’il cède à l’emphase souvent utilisée dans ces grosses superproductions internationales, sans doute n’y met il pas assez de sa personnalité pour « plaire » au plus grand nombre. Si les séquences de la dernière demie heure sont trop longues et redondantes, le reste du métrage n’accuse pas de temps morts.
Ce grand film historique respecte en tout cas la réalité telle qu’elle eut lieu, sans ajout de dramaturgie inutile ou de bataille plus impressionnante pour en « mettre plein les yeux »: Paris Brûle t’il ? ne voulait pas devenir une simple épopée grandiloquente, plutôt un témoignage quasi documentaire de cette page de l’Histoire de France. Par contre, pour attirer le plus de public possible, la distribution se devait d’aligner les plus grandes vedettes de l’époque (présentes pour certaines seulement quelques minutes) et il est presque impossible de tous les citer! Du côté des américains, des noms aussi prestigieux que Kirk Douglas, Glenn Ford, Anthony Perkins, Robert Stack, Orson Welles et d’autres. Encore plus impressionnante la liste des français: Belmondo, Delon, Cassel, Cremer, Dux, Rich, Montand, Fresson, Boyer, Gélin, Piccoli, Trintignant, Signoret, etc… Leur contribution ajoute un prestige assuré à cette fresque, rendant au passage un véritable hommage à notre magnifique capitale, le tout sur la musique légendaire de Maurice Jarre.
ANNEE DE PRODUCTION 1966.