VERS UN AVENIR RADIEUX

Giovanni, réalisateur italien en activité depuis de longues années, travaille sur un film sur la vie d’un intellectuel communiste en 1956, année de l’invasion soviétique de la Hongrie. Pendant ce temps, son mariage est en crise et il ne s’en rend même pas compte! Les difficultés financières s’accumulent sur le tournage…

Cette année, Nanni Moretti a encore eu les honneurs du Festival de Cannes avec cette nouvelle oeuvre et plus que jamais le ton qu’il y emploie se teinte de différents accords: la mélancolie, le cynisme et le propos politique. Il y délivre comme souvent son amour du cinéma d’antan, rendant des hommages à Fellini, Jacques Demy, Kieslowski, soit par le biais d’extraits de leurs films, soit par les citations relatant son métier de cinéaste. Car bien entendu Giovanni, le réalisateur héros, c’est Nanni Moretti lui même, comme on le connait depuis plus de trente ans maintenant, friand d’autofiction, au nombrilisme parfois énervant mais sachant mêler la tendresse à la gravité. Vers un Avenir Radieux, titre hautement ironique, puisqu’il y évoque la victoire de l’utopie communiste alors qu’en ce moment même l’Italie est sous la coupe d’un gouvernement d’extrême droite, est tout autant une mise en abime avec ce « film dans le film », montrant les obstacles rencontrés sur la création artistique (et combien l’argent reste le nerf de la guerre!), qu’une réflexion désabusée sur l’amour et le couple. Moretti nous amuse par son ironie pointue concernant les plateformes type Netflix condamnant selon lui le cinéma à court terme et sa critique virulente d’une certaine représentation de la violence.

On n’échappe pas à des séquences trop bavardes par moments, on connait la propension de l’auteur à délivrer une logorrhée ininterrompue que l’on est tout à fait en droit de trouver agaçante. Niveau interprétation, en dehors de lui même, le cinéaste italien dirige de nouveau Marguerita Buy (son actrice fétiche depuis Le Caïman), une fine comédienne jouant son épouse résolue à le quitter, et notre Mathieu Amalric national campant un extravagant producteur français. Après Tre Pani, son précédent long métrage qui avait quelque peu déçu ses amateurs, cette comédie dramatique s’avère en tout cas un cru enthousiasmant à l’humour piquant.

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Retour en force et en forme pour Moretti avec cette comédie piquante où il convoque le cinéma, la politique et l'amour. Un bon film, malgré quelques défauts.

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