LE MORT VIVANT

Andy Brooks est un jeune soldat parti faire la guerre au Vietnam. Un soir, ses parents reçoivent un télégramme leur annonçant la mort de leur fils. Désespérée, la mère continue à penser qu’Andy a survécu et qu’il va revenir tôt ou tard. Et en effet, une nuit, le jeune homme revient apparemment en forme, quoique mutique, auprès des siens. Il ne se nourrit plus, parle très peu et parait traumatisé. Peu à peu, son attitude change pendant qu’une vague de meurtres se déroule. En serait il la cause?

Quelques mois avant de se distinguer comme le premier cinéaste à avoir établi le genre du slasher dans le film d’épouvante américain Black Christmas, Bob Clark avait signé cette oeuvre tout à fait singulière, passée inaperçue en France. Il transpose à l’époque de la guerre du Vietnam la nouvelle de WW Jacobs, intitulée La Patte de Singe, dans laquelle une mère prie pour le retour de son fils disparu et le voit revenir, bien qu’il soit mort. Ici, le jeune héros retourne chez ses parents, s’enferme dans un quasi silence permanent, ne sortant qu’à la tombée de la nuit pour des raisons étranges, avant que son apparence ne se dégrade progressivement. Clark réussit un tour de force majeur: faire de son film à priori estampillé horreur un vrai drame psychologique familial où les thèmes de l’amour maternel, du déni sont abordés de manière frontale. Il traite surtout en filigrane des effets dévastateurs de la guerre dans un récit audacieux, angoissant et lugubre. Certes, le rythme qu’il impose à son script est délibérément lent (comme le sera Black Christmas du reste!), mais cette approche intelligente et étonnante du thème du zombie mérite vraiment bien des louanges.

Le casting composé de comédiens américains peu connus, hormis dans le rôle du père l’acteur John Marley, vu dans Love Story et Le Parrain, convainc également sans aucun mal et le jeune Richard Backus, interprétant le soldat revenu du conflit, marque par son visage à la fois effrayant et impassible. Au niveau de la photographie, elle propose des couleurs saturées, des surexpositions et une image « granuleuse » typique des années 70 et les effets spéciaux sont le fruit du travail de Tom Savini, futur grand collaborateur sur la trilogie des morts vivants de George Romero. Bob Clark fut un précurseur très talentueux et hélas peu reconnu à sa juste valeur. Il faut découvrir Le Mort Vivant séance tenante et lui accorder une place de choix dans la liste pas si longue des oeuvres courageuses traitant ouvertement des répercussions de la guerre.

ANNEE DE PRODUCTION 1974.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un film d'horreur étonnant par sa psychologie fouillée et sa dénonciation des traumas de la guerre. Bob Clark effraie, intrigue et fait réfléchir à la fois. Très bon casting dont John Marley.

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