Barbie, vivant à Barbie Land, est expulsée du pays pour être loin d’être une poupée à l’apparence parfaite. N’ayant nulle part où aller, elle part pour le monde humain et cherche le vrai bonheur. Accompagné de son fidèle Ken, amoureux d’elle et la laissant plutôt indifférente…
Il y a quelques années déjà que l’adaptation en version « live » de la plus fameuse poupée de la marque Mattel était dans les tuyaux à Hollywood et c’est la réalisatrice/actrice Greta Gerwig (Ladybird) qui a remporté la mise pour le mettre en scène. Tout le monde connait Barbie, même ceux et celles qui n’ont jamais eu ce jouet emblématique entre les mains. Le public visé demeure avant tout les filles, plutôt entre 10 et 18 ans, et pour les autres aussi grâce à une dose d’humour bon enfant disséminé tout au long de cette comédie décomplexée et colorée. En donnant du peps à l’image ringarde de la poupée, Greta Gerwig divertit favorablement, amuse par des dialogues souvent drôles (quelques répliques sont appelées à devenir cultes), et nous en met plein les yeux niveau couleurs flashys! Une dominante de rose bonbon parsème les images de ce film pop, abordant les abus du patriarcat, la place des femmes dans une société dominée par les hommes. Le plus audacieux est d’avoir « inversé les rôles » en virilisant les filles, les montrant fonceuses, autoritaires, battantes, face à des garçons (tous les Ken!) effacés, timides, limite soumis! Cette joyeuse « guerre des sexes » (sans organes génitaux, attention!!) ne se prend jamais au sérieux, même quand Barbie évoque sans détours ses pensées morbides, allant à contre courant de l’image de blonde idiote véhiculée par son personnage: ce point rend Barbie beaucoup moins cucul qu’on pourrait craindre.
Dans le rôle titre, la sublime Margot Robbie (déjà vue cette année dans Babylon) est idéale pour camper cette belle plante naïve, souriante à tout bout de champ, aspirant surtout à ne pas être réduite à sa seule fonction d’objet! Face à elle, Ryan Gosling, teint lui aussi en blond, imberbe et bodybuildé à l’extrême, semble pas mal se lâcher dans un registre inconnu jusque là pour lui. Le marketing forcené orchestré par Mattel ne vient heureusement pas trop parasiter les intentions de la cinéaste, elle arrive à sortir parfois du cadre trop formaté de ce type de produit, notamment avec une réjouissante scène d’ouverture, hommage parodique jubilatoire à 2001, l’Odyssée de l’Espace!
ANNEE DE PRODUCTION 2023.