Odile se prépare à fêter son anniversaire. Alors que ses enfants et petits enfants sont en route pour la soirée, Jean, son mari, décède brutalement d’un arrêt cardiaque. Incapable de faire face à une réalité aussi atroce, Odile cache le corps sous le lit et vaque à ses occupations, comme anesthésiée. Toute la famille arrive et s’étonne de l’absence du père…
Actrice que l’on voit de temps à autre sur nos écrans, Camille Japy passe à la mise en scène en troussant cette comédie dramatique sur des thèmes comme le déni et le deuil. A priori, difficile de faire rire avec de pareils sujets, mais le scénario, aussi curieux soit il, s’oriente vers une forme de légèreté, comme une douce acceptation de la mort. Le film se déroule sous un soleil écrasant, une ambiance en apparence gaie, et pourtant le spectre sinistre de notre finitude y est constamment présent. Camille Japy parvient à convaincre par des dialogues plutôt justes, davantage qu’avec ses personnages ressemblant tous à des archétypes un peu déjà vus mille fois (la mère butée, la fille mal aimée, le gendre insupportable, le fils lunaire). La mise en scène, d’une sagesse excessive, ne rend pas justice à l’ensemble que l’on suit sans ennui, se demandant même quel va être le but de cette tragi comédie familiale. Evidemment et comme on peut s’en douter sans spoiler quoique ce soit, ce déni de la mort s’explique clairement par une révélation que le spectateur obtiendra tardivement.
Sous le tapis tient son cap par une assez sympathique distribution, dominée par deux actrices que l’on aime bien, aux univers dissemblables: Ariane Ascaride en épouse/veuve joue tout à fait comme il faut la femme choquée refusant en bloc la réalité, Bérénice Béjo incarne bien la fille enfermée dans ses principes et un peu trop les pieds sur terre. Les seconds rôles (hormis Marilou Aussiloux, une nouvelle venue tournant depuis 2019) ne trouvent pas avec autant de facilité leur place au milieu du duo féminin. La tonalité pas désagréable de ce premier film n’en fait certes pas un objet indispensable, mais dans le marasme estival, il se défend néanmoins bravement.
ANNEE DE PRODUCTION 2023.