TRANSAMERICA

Peu de temps avant de subir l’opération qui fera de lui une femme à part entière, Stanley/Bree, transgenre, apprend qu’elle est le père d’un adolescent, récemment arrêté pour détention de stupéfiants et racolage sur la voie publique. Elle décide de s’occuper du gamin, sans oser lui révéler sa véritable identité…

Il n’y a bien que le cinéma américain indépendant pour avoir le courage de traiter de sujets délicats comme la transidentité, en dehors de tout système de production dit « mainstream »: on se souvient encore du choc causé par le tragique Boy’s Don’t Cry en 1999. Cette fois, le thème est plutôt évoqué sous l’angle de la comédie dramatique par Duncan Tucker, dont c’est le tout premier film de réalisateur. Sur un ton attachant n’oubliant pas l’humour au passage, Transamerica se veut un peu didactique sur la question (mais pas trop non plus), s’oriente vers un message positif sur l’acceptation de soi et sur le droit à la différence. Sous la forme d’un « road movie », les personnages traversent une partie des Etats Unis, nous donnant l’occasion d’un voyage au pays des préjugés et d’un conservatisme nourri de puritanisme hypocrite, illustrée notamment par la séquence de l’arrivée chez les parents de Bree, n’ayant jamais digéré le changement d’identité de leur fils. Le film provoque de l’émotion avec l’évocation des difficultés rencontrées pour l’héroïne à assumer pleinement sa nature et surtout la faire admettre à ceux qu’elle aime! L’idée originale de lui « coller » un fils qu’elle a eu « dans son autre vie » présente évidemment des situations inattendues et insolites, où le scénario s’amuse avec des quiproquos gentiment provocateurs.

Dans le rôle casse gueule de cet homme désirant devenir femme, c’est l’ex Desperate Housewife Lynette, alias Felicity Huffman, qui l’endosse avec une finesse et un talent bluffant. Tout dans son interprétation semble étudié à la nuance près et elle a obtenu un Golden Globe fort mérité pour sa prestation. Dommage toutefois que le film ne perde un peu de son rythme dans un dernier tiers beaucoup plus « convenu » et au happy end systématique. Mais tout le reste est assez audacieux pour emporter le gros lot. Transamerica trimballe, mine de rien, l’espoir d’une Amérique idéale, où chacun aurait sa place, délivrés de tout jugement moral.

ANNEE DE PRODUCTION 2006.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un script intelligent et sensible sur le parcours de vie d'une transgenre, formidablement incarnée par Felicity Huffman. Des défauts mineurs pour une globale réussite.

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