Début des années 70. C’est au bord de la mer que Marco Carrera rencontre Luisa Lattès pour la première fois. C’est l’amour instantané entre eux, pourtant jamais consommé, par de multiples événements périphériques. La vie conjugale adulte de Marco se fera avec Marina et leur fille Adèle. En proie à un destin sinistre qui le soumet à de terribles épreuves, Marco se retrouve de Rome à Florence, toujours obnubilé par ses sentiments pour Luisa… Toute sa famille en subit les conséquences indirectes…
Le roman du même nom signé Sandro Véronesi fut classé parmi les meilleures ventes et devint un best seller, c’est donc en toute logique que le cinéma s’en empare pour tenter d’en restituer l’essence. Derrière la caméra, la réalisatrice Francesca Archibugi, autrice de Vivere et de L’échappée Belle, se dépatouille tant bien que mal avec un récit aussi touffu que dispersé, cherchant à tout dire sans faire de tri et ne parvenant qu’à se diluer au fil de la projection. Le Colibri ressemble à une longue saga familiale avec ses multiples personnages, se concentrant sur le fils cadet et décrivant avec moults détails le parcours chaotique de sa vie. Hélas, la mise en scène pas folichonne et surtout une accumulation de flash backs rendent bien difficiles l’accès à une émotion vraiment tangible: oui, on assiste à des drames terribles (suicide de la soeur, mort des parents, amours non partagées, sentiments étouffés), pourtant tout semble plaqué et artificiel par la faute de séquences le plus souvent lourdes d’intentions. On devrait compatir aux malheurs de ce héros attachant, mais on regarde son destin sans réelle empathie ni identification.
Certains personnages comme le psychiatre devenant juge et partie (interprété par Nanni Moretti) ne fonctionne pas du tout et brise la crédibilité de l’histoire. Le pire est atteint dans l’ultime demie heure, larmoyante au possible, ne nous épargnant pas les maquillages ridiculement vieillis de chaque acteur. Le casting, justement, sauve heureusement la mise et évite le naufrage complet: Pierfrancesco Favino, Kasia Smutniak, Bérénice Béjo et Laura Morante (toujours aussi classe) nous embarquent dans leurs passions vives avec une certaine conviction et pour eux, le film se laisse suivre relativement bien, en jetant quelques coup d’oeil sur sa montre. Il n’est pas facile de faire preuve de grandeur dans le mélodrame, Francesca Archibugi l’apprend à ses dépens. N’est pas Douglas Sirk qui veut!
ANNEE DE PRODUCTION 2023.