GERMINAL

Sous le Second Empire, Etienne Lantier arrive dans un coron du Nord de la France. Il travaille au fond de la mine, aux côtés de Maheu et de sa fille Catherine. Chez les Maheu, le pain manque, la misère gagne, il est compliqué de manger à sa faim. Les idées socialistes de Lantier incitent les mineurs à la grève, lors d’une diminution des salaires. Les patrons s’engraissent tant et tant. La colère gronde…

Germinal fait partie des productions « prestige » de la filmographie de Claude Berri, après Jean de Florette, Manon des Sources et La Reine Margot (qu’il ne fera que produire). Adapter le pavé d’Emile Zola est quasiment mission impossible par le foisonnement de personnages, de descriptions, de rebondissements et Berri n’en garde que le centre névralgique, à savoir la révolte des pauvres contre les riches. Avec les meilleures intentions du monde, Berri réalise une oeuvre épique avec un nombre impressionnant de figurants, de gros moyens pour reconstituer les mines de charbon du Pas de Calais, restitue avec soin le quotidien misérable de ces travailleurs acharnés à la tâche et subsistant à peine pour vivre dignement. Le réalisateur de Tchao Pantin colle au plus près à l’esprit de Zola, fait tout pour ne pas trahir l’élan révolutionnaire du livre et à plusieurs reprises parvient à insuffler un certain lyrisme dans des séquences fortes, comme l’éboulement de bois au fond de la mine ou le soulèvement de colère face aux gendarmes. Le reste du temps, Germinal se suit sans ennui mais sans passion non plus, faute à une mise en scène un peu trop sage qui se contente d’illustrer plutôt que de « faire ressentir ». Malgré cet académisme scolaire, l’honnêteté de Berri ne fait aucun doute, il se donne du mal pour créer de vraies émotions, que l’on peut trouver du côté de la distribution.

Si Renaud est passable en Lantier (son seul rôle à l’écran), force est de reconnaitre l’excellence du reste de la distribution. Depardieu, vociférant, impressionne en Maheu, Judith Henry émeut dans la peau de la fille ainée déchirée entre l’envie de travailler et le désir de suivre ses camarades dans la grève, Jean Roger Milo formidable en ouvrier brutal, Jean Carmet émouvant dans la peau du grand père épuisé par des années de labeur. Mais la mention spéciale revient à Miou Miou, particulièrement touchante en Mère Courage, subissant la misère et le deuil de plein fouet. Germinal soulève des problématiques du passé, pourtant son constat reste terrible: l’exploitation de l’homme par l’homme continue à faire des ravages, le capitalisme n’a peut être jamais été aussi triomphant.

ANNEE DE PRODUCTION 1993.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Adaptation sincère du roman de Zola, même si Berri n'est pas toujours à la hauteur. L'académisme le dispute au lyrisme. Très bon casting par contre, Miou Miou en tête. Renaud acceptable.

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