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MIRAGE DE LA VIE

Lora Meredith, veuve trentenaire désireuse de devenir comédienne, fait la connaissance d’Annie Johnson, une femme noire dont la fillette, Sarah Jane, a la peau blanche. Sarah Jane et Susie, la fille de Lora, deviennent amies. Unissant leur infortune, Lora et Annie décident de vivre et d’élever leurs enfants ensemble, jusqu’à ce que le tourbillon du destin s’en mêle…

Pour son ultime film dans la sphère hollywoodienne à qui il a déjà donné de superbes mélos comme Le Secret Magnifique ou Tout ce que le ciel permet, Douglas Sirk entreprend le remake d’un opus de John Stahl, sorti dans les années 30, d’après un récit de la romancière Fanny Hurst. Ce Mirage de la Vie va s’avérer être non seulement son chant du cygne, mais son plus incontestable chef d’oeuvre! D’une fougue dramatique rarement égalée, la mise en scène inspirée de Sirk offre des couleurs chatoyantes autour d’un scénario très prenant, aussi simple que beau, racontant les joies et les drames d’une actrice rongée par l’ambition, qui ne pourra pas échapper aux griffes de la destinée et du malheur. Le film est également un remarquable témoignage de l’Amérique de la fin des années 50, où le racisme faisait rage et où l’émancipation féminine n’en était encore qu’à ses balbutiements. Une femme qui s’affranchit de toutes les règles, tentant de mener son existence sans l’appui des hommes était une donnée encore mal vue dans cette époque rétrograde. Tout dans cette histoire nous parle de nous: la fuite de Sarah Jane devant l’injustice sociale, comprenant très tôt que sa vie ne sera pas la même en étant vue comme une femme noire, l’attitude de Lora l’héroïne principale, aveuglée par son égoïsme et pensant pourtant bien faire pour ses proches, et enfin la bouleversante bonté d’Annie, intacte malgré les coups durs et qui semble la seule capable d’amour véritable. Ce mélodrame implacable sait nous cueillir avec un excès de « bons sentiments » que la magie de Sirk rend tout à fait émouvants.

Jamais sans doute Lana Turner, la jolie blonde bien roulée révélée par Le facteur sonne toujours deux fois et magnifiée par Minnelli dans Les Ensorcelés, n’a su donner autant d’elle même que dans ce rôle exigeant une large palette d’émotions. Son partenaire masculin John Gavin, un beau brun falot est surtout là pour jouer la « potiche » à côté d’elle (autre belle audace scénaristique inédite à l’époque). Une mention spéciale à l’actrice Juanita Moore à la personnalité imposante et d’une grande dignité. Film pionnier dans la représentation interraciale, il s’achève sur une séquence d’enterrement anthologique, au son d’un gospel déchirant de Mahalia Jackson. Il faudrait avoir un coeur de pierre pour y résister! Ce genre de film, à l’humanité profonde, capable de nous réconcilier avec le monde, ne court pas les rues! Mirage de la Vie est indéniablement un de ceux là!

ANNEE DE PRODUCTION 1959

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Jamais le style de Douglas Sirk ne fut mieux appliqué que dans ce mélodrame flamboyant et très réussi. Il sonne aussi le glas du genre avec un brio rare et aborde des thèmes gonflés pour l'époque. Lana Turner dans son meilleur rôle. Un film INDISPENSABLE!

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