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LE PARADIS DES BETES

Dominique, un père impressionnant, dirige une animalerie avec l’aide de sa soeur Stéphane, une femme dure et cassante. Violent avec son épouse Cathy qu’il frappe régulièrement, il dépasse un jour les bornes en l’envoyant à l’hôpital suite à une dispute terrible. Il décide alors de kidnapper ses propres enfants, Clarisse et Ferdinand et les emmène en Suisse. Il tente de faire illusion devant eux qui l’ont pourtant souvent vu sortir de ses gonds, mais les enfants l’aiment quand même tout en le craignant…

En parallèle d’une carrière d’actrice discrète, Estelle Larrivaz tourne son premier court métrage en 2002, puis attend dix ans avant de passer au format long. Une attente mûrie jusqu’à trouver un sujet percutant à traiter: les violences conjugales. Autant depuis quelques années, le thème est sans cesse relayé par les chaines infos, des féminicides faisant souvent la une de l’actualité, autant en 2012 le cinéma ne s’était pas encore trop penché sur cette question délicate. Le Paradis des Bêtes bénéficie d’un scénario bien construit, ancré dans le quotidien d’un couple ensemble depuis longtemps et très vite, on comprend que le mari frappe sa femme fréquemment et qui plus est, sous les yeux horrifiés de leur progéniture, impuissants. Une tension palpable étouffante ressort de chaque séquence (même les plus anodines), le script sans concessions ni pathos décrit une relation totalement toxique, avant de passer dans une seconde partie à une sorte de thriller lorsque l’époux violent enlève ses enfants sans prévenir leur mère. Sept ans avant le choc de Jusqu’à la garde qui traite plus de l’emprise psychologique exercé par un homme sur sa femme après leur séparation, cet opus là s’attache davantage à décrire les conséquences de ces actes sur l’entourage (et précisément sur les enfants). La réalisatrice évite la complaisance, le sensationnalisme, tout en allant au coeur de son propos, aussi dur soit il!

Son trio de comédiens lui permet en prime d’établir une crédibilité immédiate: en pervers manipulateur et cogneur, on retrouve la révélation de Roberto Succo, l’italien Stefano Cassetti et son regard bleu de chien fou, Géraldine Pailhas écope du rôle de l’épouse martyrisée avec justesse, et enfin Muriel Robin se montre tout à fait étonnante en soeur revêche et brutale. Un contre emploi total pour cette grande comique. Ce drame familial ne rencontra pas le succès en salle, sûrement à cause de son thème peu attractif, pourtant il faut saluer le talent d’Estelle Larrivaz, dont on attend désormais qu’elle confirme cet essai. Du cinéma nécessaire et courageux.

ANNEE DE PRODUCTION 2012.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Intense drame sur les violences conjugales, traité avec tact par une jeune réalisatrice débutante. Casting irréprochable, et un gros bon point pour Muriel Robin!

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