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LES FANTASTIQUES ANNEES 20

Trois soldats américains qui ont combattu en France pendant la Première Guerre mondiale se séparent et retournent à la vie civile. Lloyd Hart est avocat, George Hally, ancien tenancier de saloon, devient contrebandier, Eddie Bartlett se retrouve chauffeur de taxi. La prohibition va de nouveau les réunir pour le meilleur et pour le pire…

Dix ans avant de livrer l’un des meilleurs films noirs du cinéma américain, produit par la Warner, L’Enfer est à lui, le réalisateur Raoul Walsh avait déjà posé les bases du genre avec cet opus un peu moins connu, mais truffé d’innombrables qualités. Décrivant la grandeur et la décadence de trois gangsters, anciens combattants de guerre, pendant la période trouble de la Prohibition (1919/1931), Walsh propose un récit mené avec fougue et nervosité, lui octroyant ses galons de cinéaste de l’action, qu’il étendra ensuite aux westerns notamment. Il dépeint en outre le visage d’une Amérique en mutation, gangrénée par les trafics en tous genres (surtout ceux liés à l’alcool), empoisonnée par la naissance du grand banditisme. Une Amérique qui souffre aussi et qui trouve dans le Krash boursier de 1929 une tragédie brisant des milliers de destinées. Le film s’attache surtout au parcours de Eddie et George, les deux principaux personnages, des gangsters aux antipodes l’un de l’autre, un temps associés, un temps adversaires. Avec une mise en scène survoltée, ne laissant pas une once de place à l’ennui, Les Fantastiques Années 20 possède moins de fulgurances dans son scénario, déroulant une intrigue somme toute classique de gloire et de chute programmée, pourtant tout y est fluide, limpide, net et sans fioritures. Moins brutal (en tout cas la violence y est plus hors champ) que L’Enfer est à lui, l’histoire s’articule aussi autour d’une romance non consommée car non réciproque entre Eddie et la jolie chanteuse Joan et qui a son importance dans le déroulement dramatique du récit.

Walsh orchestre une rencontre au sommet entre James Cagney, caïd à la tête dure, et Humphrey Bogart, froid et cynique et pas encore auréolé de son statut de star. Les deux hommes se jaugent, s’observent, et c’est à celui qui tirera le plus la couverture à lui, jusque dans un final anthologique que l’on ne dévoilera pas ici. Pour la caution charme, Priscilla Lane joue la jeune fille convoitée par le gangster sans jamais céder à ses avances, on la retrouvera notamment dans 5ème Colonne, le film d’espionnage d’Alfred Hitchcock. Ce cinéma solide, ne cédant nullement aux sirènes du happy end obligé, ne vieillit pas le moins du monde. Nul doute qu’il fut une des influences majeures de cinéastes comme Scorcese, Peckinpah ou même Tarantino (l’humour en moins!). A voir et à revoir.

ANNEE DE PRODUCTION 1939.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Du polar musclé et fort bien réalisé par Raoul Walsh, un des maitres du genre. James Cagney formidable face à Bogart en pleine ascension.

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