BODY

Rebecca Carlson, directrice d’une galerie d’art, est une très belle jeune femme. Elle se retrouve un jour accusée du meurtre de son amant, plus âgé qu’elle. Son avocat, Franck, fait tout pour prouver son innocence… jusqu’à ce qu’il tombe sous le charme de sa cliente et entame une liaison torride avec elle.

La décennie 80 et encore plus 90 virent pulluler sur les écrans toutes sortes de films policiers agrémentés d’intrigues sexuelles explicites (Liaison Fatale, Jade, Harcèlement, Last Seduction, etc…) devenant presque un genre en soi. Loin d’être le navet épouvantable décrié par la majorité à sa sortie, Body se situe dans cette veine: un thriller érotique, doublé d’un film de prétoire, alternant ainsi des séquences « hot » et d’autres situées dans un tribunal d’assises pour juger une jeune femme accusée d’avoir tué son amant riche et cardiaque avec la meilleure arme possible: son corps! Il est vrai que le scénario croule sous une banalité patente, en carence d’idées novatrices et les scènes dites sulfureuses sont quelque peu répétitives. Le film souffre surtout d’une mise en scène monotone, pourtant confiée à l’allemand Uli Edel, auteur de deux oeuvres notoirement scandaleuses, Moi Christiane F, droguée, prostituée et Dernière sortie pour Brooklyn, et qui semble ici perdre ses moyens, livrant un travail peu inspiré. Produit par le grand Dino de Laurentis, Body ne se distingue pas d’autres polars du même type et se présente comme un prétexte à montrer Madonna dans un rôle trouble, dans la continuité de son album Erotica et surtout son livre Sex, gros succès en librairie.

Et c’est justement le point le plus positif: l’interprétation de Madonna, souvent jugée mauvaise actrice, et qui tient là son personnage de façon très convaincante, excellente dans sa prestation de femme fatale, dont on ignore jusqu’au bout si elle est innocente ou coupable. Face à elle, Willem Dafoe, un comédien à l’aise dans tous les registres et que l’on peut juger un peu éteint dans son rôle d’avocat fasciné par la beauté de sa cliente. Tout compte fait et avec du recul, une chose indiscutable se dégage une fois la projection terminée: le principal tort de Body fut de sortir à peine un an après le génial Basic Instinct, avec lequel il ne peut supporter la comparaison. Edel n’étant clairement pas aussi talentueux que Verhoeven! Est ce une raison suffisante pour condamner ce petit thriller à l’enfer éternel?

ANNEE DE PRODUCTION 1993.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Comme un Basic Instinct affadi, Body se présente comme un polar érotique décevant et peu maitrisé. Sans Madonna, très bonne actrice, il serait encore plus raté.

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