L’ INONDATION

Pour sauver son couple qui se meurt, Sofia propose a son mari Trofim d’adopter Ganka, orpheline de treize ans. L’intrusion de l’adolescente va être encore plus destructrice pour le couple.

D’après un court roman d’ Evgueni Zamiatine,  L Inondation est une oeuvre du cinéaste Igor Minaev, sortie en 1993, dans l’indifférence générale et qui essuya un échec cuisant. Ce drame domestique se déroule à Petrograd au début des années 20 et présente un couple à la dérive, sans enfants, qui recueille une jeune voisine que le mari va séduire et finir par mettre dans son lit. Film d’une grande austérité, à l exigence pointue, L’Inondation se distingue par un récit minimaliste, des images très belles et hypnotiques ( notamment celles des rues totalement inondées par la Neva), le tout sur un rythme lent et épuré. Proche du cinéma muet, avec des dialogues réduits au maximum, le côté naturaliste du film déroute et intrigue dans le même temps . Le personnage de Sofia ,  femme révoltée mais silencieuse, va tuer sa rivale dans une pulsion instinctive, comme dans un état de trop plein, à l’instar de la Neva sortant de son lit pour envahir la ville. Dès lors, elle inscrit le crime dans son corps et ne pourra plus jamais être la même. Trofim, le mari, plus à l’arrière plan est au centre de ce bouleversement  et paraît peu concerné par la situation. Igor Minaev utilise des couleurs très grises comme pour enfermer ses personnages dans le quotidien le plus morose qui soit, presque pour les condamner à n’avoir aucune perspective. Sauf celle de se perdre pour Sofia.

Actrice exigeante et passant d’un univers a l’autre sans difficulté apparente, Isabelle Huppert joue ce rôle en russe, fraîchement sortie du Madame Bovary de Chabrol et n’est rien de moins que le centre névralgique du film. Son jeu « blanc », son expressivité collent totalement à ce personnage d’épouse meurtrière. Au son de violons stridents accentuant la tragédie sous nos yeux, L’Inondation ressort en copie neuve plus de 30 ans après sa première exploitation et l:occasion de le découvrir est assurément un bon moyen de le réévaluer.

ANNEE DE PRODUCTION 1993.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Drame sombre dans la Russie après révolution. Minaev épure sa narration et ses images marquent par leur pouvoir de fascination. Isabelle Huppert est complètement à sa place dans ce rôle difficile.

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