LE MEPRIS

Paul Javal, scénariste, est engagé par le producteur Jérémie Prokosh pour travailler sur une adaptation de L’Odyssée que doit réaliser Fritz Lang. Entre Paul et sa femme Camille règne un certain malaise, celle ci lui reprochant de manquer de caractère. Tous deux partent à Capri pour suivre le tournage des extérieurs…

Avec cette adaptation du roman d’Alberto Moravia, Jean Luc Godard, pape de la Nouvelle Vague et sacré « génie » depuis A bout de Souffle, livre ce qui reste sans doute comme son plus beau film. Car Le Mépris se fend d’une double histoire: celle d’un film en train de se faire et d’un couple en train de se défaire et imbrique les deux avec une merveilleuse intelligence. Film tout entier dédié au cinéma et à son pouvoir de fascination, citant ouvertement Bazin ( « Le cinéma substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs »), Le Mépris raconte en effet la fin de ce monde, la bataille entre l’Art et l’argent, entre la création (celle d’un scénariste)  et le capitalisme (celui glorifié par Hollywood et ses producteurs sans vergogne comme Prokosh), dénonce les fausses valeurs prenant le pas sur les principes les plus basiques et surtout délivre un message clair: Godard plaide pour la sagesse antique, le respect de la civilisation, la foi en la poésie. L’intrigue plus évidente étant bien sûr le naufrage d’un couple, passant de l’amour aux reproches, de la tendresse à l’indifférence et de la part de la femme aboutissant au mépris de celui qu’elle a jadis aimé. Bercé par les violons sublimes de Georges Delerue qui s’imposent presque comme un personnage à part entière (on peut juger la musique un brin envahissante), soutenu par les lumières chaudes du chef opérateur Raoul Coutard filmant Capri comme personne, Le Mépris conte l’odyssée tragique d’un couple, assistant avec impuissance à la dégradation de leurs sentiments, ce basculement que Godard décrit avec un désenchantement bouleversant, irréversible.

Au générique, se croisent des personnalités étonnantes venues d’Amérique comme Jack Palance (comme un hommage au rôle qu’il tenait déjà dans Le Grand Couteau) et Fritz Lang dans son propre rôle, celui du réalisateur humaniste, tout entier consacré à son Art, face au duo vedette: Michel Piccoli, très bien et qui commence à se distinguer après des années de films moyens, et surtout Brigitte Bardot. La star la plus adulée du cinéma français irradie par sa blondeur et sa nudité étudiée et commentée bout à bout (Tu les aimes mes fesses? Et mes seins?) rentre dans la légende pour l’éternité. La profonde mélancolie qui traverse tout le film l’a rendu intemporel, inspiré bon nombre de cinéastes et l’a inclus d’office dans la catégorie des classiques incontournables.

ANNEE DE PRODUCTION 1963.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Ce 6ème film de Godard condense sans doute tout son génie; intelligence du propos, récit double et méditation sur l'Art et l'Amour. Une BO anthologique, un Scope somptueux et bien sûr Bardot dans la plénitude de sa beauté.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Ce 6ème film de Godard condense sans doute tout son génie; intelligence du propos, récit double et méditation sur l'Art et l'Amour. Une BO anthologique, un Scope somptueux et bien sûr Bardot dans la plénitude de sa beauté. LE MEPRIS