Déjà jeune avocat en Afrique du Sud, Gandhi lutte en faveur de la communauté indienne en un combat qu’il veut pacifique. Son retour en Inde en 1915 est un triomphe et il devient le « père de la Nation », en lançant une campagne de « désobéissance civile ». L’Empire Britannique commence à craindre ses interventions et le condamne à la prison, d’où il fait perdurer son message de paix et de justice…
Pour raconter le destin hors du commun du Mahatma Gandhi et son combat humaniste sans précédent, Richard Attenborough devenu réalisateur, a lui même dû se battre bec et ongles pour porter à l’écran cette biographie foisonnante. Après vingt ans de maturation, Gandhi voit le jour à travers cette fresque monumentale de plus de trois heures, revenant, grâce à un scénario complet, aux principaux jalons de la bataille idéologique de ce simple avocat devenu l’apôtre de la non violence et un symbole de la résistance à lui tout seul. De ses débuts d’avocat en Afrique du Sud, son don total à l’Inde qu’il veut débarrasser de la domination anglaise, sa demande d’indépendance du pays, jusqu’à son assassinat par un fanatique en 1948. Attenborough met le paquet niveau budget, figurations, de gros moyens pour offrir un spectacle démesuré, tout en gardant à l’esprit un but essentiel: rendre vie et ferveur à cet homme qu’il admire par dessus tout et qui refusait le statut de « héros ». Mêler l’intimisme aux faits historiques relatés ne relève pas de l’évidence et la mise en scène se trouve ici à la lisière de l’académisme, même si les images, le faste, impressionnent aussi par l’ambition indéniable du projet. L’émotion suscitée par cette histoire ayant bouleversé l’humanité toute entière n’a d’égale que la force universelle de son sujet. Pour renforcer l’authenticité, Attenborough tourna sur les lieux mêmes de l’action et la séquence des funérailles nécessita plusieurs caméras pour la rendre encore plus puissante.
Gandhi trouve en Ben Kingsley, acteur anglais alors peu connu et aux traits ressemblants au personnage titre, l’évidence même tant il s’implique dans son rôle et en restitue les facettes les plus emblématiques (humilité, sagesse, obstination). L’Oscar du meilleur acteur lui revint tout naturellement. Le reste du casting ne démérite pas (Candice Bergen, Martin Sheen, John Gielguld, Edward Fox, Geraldine James, etc…). Avec un souci de didactisme bien compréhensible, ce biopic de belle tenue nous rappelle combien notre monde actuel manque d’hommes et de dirigeants politiques de cette envergure, quitte à en gommer les zones d’ombres et à l’idéaliser. Au total, Gandhi rafla 9 Oscars, comme en son temps un certain Ben Hur!
ANNEE DE PRODUCTION 1983.