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L’ANGE DE LA VIOLENCE

Clinton, 16 ans, idolâtre son grand frère, Berry Berry, qu’il voit comme un séducteur et un gagnant. Pourtant, ce dernier est en réalité un jeune homme violent, misogyne et qui n’hésite pas à arnaquer les femmes plus âgées qu’il fréquente. Une femme de 31 ans, Echo, que connait bien leur mère Annabel, rencontre les deux garçons. Clinton en tombe de suite très amoureux…

Dans le cinéma américain, les psychodrames familiaux ne sont pas toujours traités de manière très subtile, excepté dans les oeuvres tirées des textes du dramaturge Tennessee Williams. L’Ange de la Violence est la première réalisation d’un cinéaste venu de la télévision, John Frankenheimer, et reprend peu ou prou le thème des frères rivaux, celui du mythe d’Abel et Cain. La proposition de départ, plutôt alléchante, annonce un film complexe, tendu, aux accents shakespeariens. Dans la lignée de très grands titres comme A l’Est d’Eden ou La Fureur de Vivre d’Elia Kazan, l’intrigue tourne autour d’une jeunesse révoltée dans une famille pour le moins « dysfonctionnelle ». Le souci est que Frankenheimer n’a pas la finesse de Kazan et compile un catalogue de « névroses » dévorant ses personnages, donnant une sensation de « trop plein »: la mère castratrice, le père alcoolique, le grand frère impulsif, le « petit » forcément plus en retrait et la jeune femme blonde venant accélérer le drame à venir. Non seulement les situations apparaissent bien vite écrites d’avance, mais elles tournent un peu en rond, dans des dialogues lourdauds et une mise en scène hésitant entre théâtre et cinéma. La matière de base comporte pourtant des éléments intéressants pour la fiction, avec un traitement plus ingénieux le script aurait eu davantage d’impact. Les sentiments violents éprouvés par ces êtres déchirés ne parviennent pas tout à fait à nous toucher.

En jeune homme instable et légèrement perturbé, Warren Beatty, très beau gosse bien sûr, se la joue un peu trop Brando, sans en avoir la grandeur ni la puissance. Angela Lansbury campe une mère envahissante avec une certaine assurance. Karl Malden fait un numéro de père alcoolo sans finesse. La lumière vient surtout d’Eva Marie Saint, révélée dans Sur les Quais (merci encore à Kazan),incarnant une femme submergée par un bonheur qu’elle verra vite compromis: son interprétation rehausse quelque peu les faiblesses des autres. A trop vouloir copier Tennessee Williams, Frankenheimer a dépossédé son film de sa personnalité et son Ange manque assurément d’ailes pour s’envoler.

ANNEE DE PRODUCTION 1962.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Avec ce drame psychologique bien trop appuyé, Frankenheimer ne réussit pas à imprimer sa personnalité, essayant de faire du Kazan ou du Williams. Le casting est boiteux, hormis Eva Marie Saint.

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