Dan Gallagher est un avocat new yorkais marié et heureux de l’être, également papa d’une petite fille. Il suffit d’une soirée pour qu’Alex Forest, jeune femme célibataire, entre par effraction dans sa vie d’homme rangé. Provocante, elle s’offre sans équivoque et Dan succombe à son charme. Pour lui, c’est juste une aventure sans lendemain, mais pour Alex qui refuse d’être ainsi « effacée », c’est une passion totale, exacerbée jusqu’à la folie…
Après le torride Neuf Semaines et demie , le réalisateur américain Adrian Lyne connait son plus grand succès critique et public avec cette Liaison Fatale. S’il y a bien un film qui a pu décourager les mâles mariés tentés par l’adultère de passer à l’acte, c’est bien celui ci! Placé sous le signe du thriller pur jus, il est conduit par Lyne de manière efficace, faisant monter une tension qui, certes, ne s’embarrasse pas de finesse, mais qui reste palpitante du début à la fin. L’auteur de Flashdance n’y va pas avec le dos de la cuillère niveau effets de mise en scène chocs, établissant un suspense qui ne faiblit pas d’un iota. Frisant même le film d’horreur, Liaison Fatale peut tout à fait passer aussi pour un drame familial intense, puisque le personnage masculin paye cher ses écarts de conduite et met carrément en danger son couple et son enfant. Le canevas rappelle fortement le premier excellent film de Clint Eastwood intitulé Un Frisson dans la Nuit ajoutant ici une dimension érotique pour satisfaire un public des années 80 friand de sexe à « haut risque », annonçant le très chaud Basic Instinct. Ce qui démarre comme du harcèlement simple vire progressivement au cauchemar absolu.
Tout juste confirmé par son assise au box office de Wall Street, Michael Douglas entre dans la peau de cet homme ordinaire embarqué dans un enchainement d’événements qui le dépasse. Face à lui, la bombe à retardement est incarnée par Glenn Close, totalement envoutante au départ avec ses sourires angéliques et complètement terrifiante ensuite dans sa furie incontrôlable. Son personnage de psychopathe demeure, grâce à sa performance, un des plus marquants de tout le cinéma américain. Pour mener son engrenage jusqu’à son point culminant, Lyne verse dans l’outrance dans son final, qui plus est très moraliste, où « tout » doit rentrer dans l’ordre pour le bien de la bonne famille américaine « modèle ». Mais qu’importe, puisque avant cette concession au happy end, le film ne nous pose pas un lapin question sueurs froides!
ANNEE DE PRODUCTION 1987.
