Vincent, cadre trentenaire sans histoires, est un jour agressé sans raison apparente par des collègues. Même à l’extérieur, il est attaqué par des personnes qu’il ne connait même pas et à qui il n’a fait aucun mal. Il décide de changer de mode de vie, s’isole dans une maison de campagne et supprime tous ces comptes sur les réseaux sociaux…
Comédien de seconde zone, Stéphan Castang s’essaye à la mise en scène avec ce premier film d’anticipation et son scénario se distingue par une originalité certaine. Ce récit d’un homme poursuivi par des inconnus violents et prêts à le frapper sans raison ni explications est un postulat de départ intrigant, assez terrifiant aussi et qui joue sur la paranoïa du personnage. Parabole maligne sur la violence systémique de nos sociétés modernes, Vincent doit mourir pourrait être tout droit sorti d’un épisode de la Quatrième Dimension, de par son étrangeté. Une fois installée, cette excellente idée peine à tenir la distance sur toute la durée, se transformant en un survival calibré a qui il manquerait un développement plus construit. Une fois isolé de tous, Vincent finit par se replier sur lui même, prend un chien de défense qui lui tient compagnie et rencontre une jeune serveuse en qui il voit une once d espoir et qui sait une possible aventure sentimentale ?! Ensuite, l’intrigue tourne un peu en rond avant d » engager » une brèche sur une probable folie collective. Bien sûr, cette résolution se tient a peu près , mais déçoit forcément après la tension accumulée de la première heure.
Avec son visage hébété et son air perdu, Karim Leklou ( vu dans Le Monde est à toi et Bac Nord) campe cette victime aux abois avec habileté. La jeune actrice Vimala Pons lui donne la réplique, apportant une touche de douceur dans ce monde de brutes. Si Castang ne mérite pas d’applaudissements nourris pour l’intégralité de cette oeuvre, il peut en tout cas être salué par sa singularité (à la limite du fantastique) et son effort louable de créer une angoisse palpable.
ANNEE DE PRODUCTION 2023