Jane annonce à sa mère qu’elle se marie avec Ralph, son petit ami depuis trois ans. Les parents de Jane étant peu fortunés, les amoureux souhaitent une cérémonie modeste. Mais lorsque les parents de Ralph racontent le mariage fastueux organisé par leur autre fille, la mère de Jane décide que le mariage de sa fille sera également aussi somptueux, même s’il faut pour cela dépenser les économies de toute une vie…
Graine de violence l’a confirmé parmi les réalisateurs américains à suivre dès 1955. Richard Brooks fait ici équipe avec l’écrivain Gore Vidal pour mettre sur pied cette comédie dramatique, adaptée d’une pièce de théâtre. Une chronique familiale dans l’air du temps, en phase avec les préoccupations de la classe moyenne américaine, et qui met en relief un couple de quinquagénaires, confronté à l’annonce du futur mariage de leur fille. Peu argentés, ils n’ont jamais pu lui offrir de beaux cadeaux et la gâter, alors la mère se met en tête de lui payer une cérémonie mémorable, bien au dessus de leurs moyens. Ce scénario semble assez mince sur le papier, pourtant Brooks fait preuve d’une justesse de ton appréciable, teintée d’une ironie désenchantée et d’un regard tendre sur la famille. Simple et touchant, ce film méconnu a beau rester ancré dans une réalité quotidienne, il n’empêche que son écriture traite aussi bien des couples usés que des non dits souvent enfouis entre les parents et les enfants. Souffrant sans doute d’une mise en scène trop statique, ce Repas de Noces fonctionne beaucoup grâce à son casting.
Si Debbie Reynolds, charmante malgré son jeu un peu compassé, ne fait pas d’étincelles particulières, il en est tout autrement du couple formé par Bette Davis et Ernest Borgnine. Davis incarne formidablement cette mère aigrie par son quotidien lassant d’épouse, loin des personnages de garce qu’elle a souvent tenu avec bonheur et Borgnine joue un chauffeur de taxi économe, ayant trimé toute sa vie pour réunir une somme qu’il ne veut pas voir partir en fumée. Son rôle fait écho à celui plein d’humanité qu’il endossait dans Marty, succès de l’année précédente. Pas un grand, mais un joli film à reconsidérer sans se priver.
ANNEE DE PRODUCTION 1956.