Une orthophoniste toute simple, mais mariée à Arnaud, petit frimeur et macho, fils cadet du monarque, devient reine malgré elle à la mort du monarque. Cependant, celle-ci n’est pas du tout apte à porter la couronne et devenir la première dame du pays. Un tourbillon de catastrophes va alors s’abattre sur le palais royal.
Après Quadrille et surtout Le Derrière, l’actrice réalisatrice Valérie Lemercier fit un retour remarqué en 2005 avec cette comédie centrée sur les « affres » d’une monarchie imaginaire, vaguement inspiré du destin de la pauvre Lady Di, décédée quelques années plus tôt. Lemercier tisse un scénario astucieux, irrévérencieux, une fable drôlatique sur les têtes couronnées, à la fois pour s’en moquer gentiment et aussi pour se donner le rôle central: celui d’une godiche pas du tout préparée à devenir princesse et qui va prendre sa « revanche » sur ceux qui l’auront malmené. Porté par des dialogues piquants, Palais Royal adopte un ton comique, ironique et montre de façon décapante le « ridicule » suscité par la fascination des gens pour les people et la monarchie. La mise en scène accuse peut être un deficit d’originalité et se focalise essentiellement sur un seul personnage, celui d’Armelle, au détriment de tous les autres, ce qui peut donner une sensation de » tourner en rond » , pourtant les gags fonctionnent suffisamment pour pallier à ce manque de développement. Comme dans Le Derrière, Palais Royal frise avec la vulgarité sans y sombrer et surtout préfère proposer du loufoque et du cocasse, rendant cette satire réjouissante, à peu près tout le temps.
Si le film se centralise sur Valérie Lemercier elle même (elle joue aussi bien qu’elle écrit) et lui permet de faire son numéro avec bonheur, elle s’est entourée de comédiens de renom qui s’amusent visiblement beaucoup : Lambert Wilson en mari infidèle et faux cul, Mathilde Seigner en « meilleure amie » hypocrite, Michel Wuillermoz en héritier lésé ou Michel Aumont en chef du protocole. Superbe cerise sur le gâteau : la participation de Catherine Deneuve, tout indiquée dans le rôle de la Reine et désopilante avec des répliques que l’on aurait jamais pensé lui entendre débiter. Avec cette comédie haut de gamme, Valérie Lemercier impose ses multi talents, qu’elle mènera à l’excellence quinze ans plus tard pour son formidable portrait détourné de Céline Dion, Aline.
ANNEE DE PRODUCTION 2005