MA VIE MA GUEULE

Barberie Bichette a peut être été belle, peut être une bonne mère pour ses deux enfants, et une collègue de travail sociable. Mais ça c’était avant! Aujourd’hui c’est parfois noir, violent, compliqué en tout cas. Elle vient d’avoir 55 ans et surtout elle souffre de dépression chronique…

Ma Vie Ma Gueule, titre provocateur bien sûr, se trouve être à la fois le nouveau et le tout dernier film de la réalisatrice Sophie Fillières. Tout dernier, car tourné dans l’urgence l’an passé, juste avant sa mort prématurée d’un cancer. Ses enfants, Agathe et Adam, se sont chargés de superviser le montage et les finitions de cette comédie dramatique qui prend pour thème le délicat sujet de la santé mentale. Mais attention, Sophie Fillières ne traite jamais la dépression sur un mode larmoyant, pleurnichard ou même tragique: elle a gardé pour cet ultime long métrage son style tout à la fois loufoque, singulier, ironique, décalé surtout. Les adeptes de son cinéma savent qu’elle n’aimait rien tant que partir dans des directions narratives surprenantes, pour ne pas dire incongrues. Cette fois, son scénario, tout entier centré sur l’héroïne (largement inspirée par elle même), cumule les saynètes inégales dans une construction décousue, du moins peu linéaire. Du point de vue de la mise en scène, elle alterne les moments gracieux avec d’autres plus flottants, où l’on se demande ce qu’elle tient vraiment à nous dire. En fait, cet autoportrait au ton particulier déroutera ceux qui aiment les routes balisées, séduira ceux qui affectionnent les chemins de traverse. L’absurde le dispute au fantasque, les dialogues faisant plus sourire que vraiment rire, et une tendresse réelle se profile tout du long.

Grâce à cet esprit « hors cadre », le film nous entraine doucement vers la résilience de cette femme, incarnée avec beaucoup de profondeur par Agnès Jaoui, nouvelle venue dans l’univers de la réalisatrice. Constamment sur le fil, à deux doigts de flancher, son personnage joue les équilibristes entre les émotions, les inquiétudes, les tics de langage, et nous donne un petit aperçu de son état mental dysfonctionnel. Parmi les rôles périphériques, la présence de Philippe Katerine, Laurent Capelluto, Valérie Donzelli apportent des touches appréciables à l’ensemble. Bien sûr, il faut prendre Ma Vie Ma Gueule comme une ode à la vie finalement très positive… mais qu’il est triste de se dire que la parcours de Sophie Fillières se termine là!

ANNEE DE PRODUCTION 2024.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Agnès Jaoui est la colonne vertébrale de cet ultime opus de Sophie Fillières, cinéaste toujours singulière. Scénario en demi teintes, mais une émotion réelle parcourt cet autoportrait unique.

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