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NI POUR NI CONTRE (BIEN AU CONTRAIRE)

Caty, jeune fille de 27 ans, travaille depuis quelques années comme pigiste caméraman pour le JT. Un boulot qui ne lui apporte pas les revenus nécessaires pour s’offrir une vie de rêve. Un jour, elle fait la connaissance de Jean, petit malfrat à la tête d’un gang de braqueurs. Il a besoin de quelqu’un pour filmer leur prochain coup. Tentée par leur vie de pachas, elle devient leur complice, quitte à risquer la prison. Mais un jour, un plus gros « coup » est monté et le danger passe d’un cran supérieur…

Cédric Klapisch n’a jamais aimé se cantonner à un genre précis, même si son cinéma est plutôt constitué de comédies populaires fort sympathiques (Le Péril Jeune, L’Auberge Espagnole). Avec cet opus, il débute sur le ton enjoué d’une comédie policière enlevée avec la présentation de personnages tous avides d’argent « facile » (une jeune femme un peu naïve, une bande de malfrats un peu minables), puis se dirige en cours de route vers un polar sombre, pour ne pas dire noir! Mais un polar loin de la tradition du thriller américain, Klapisch étant moins intéressé par le suspense, l’ambiguité que par sa galerie truculente de « bras cassés » sans morale, « sympathiques » bien qu’ils soient aussi capables d’en arriver au pire. Ni pour Ni contre nous conduit en fait dans le sillage d’un divertissement mené avec efficacité, montrant l’ironie des situations, les conséquences de choix malheureux (surtout pour l’héroïne qui dit hésiter entre la « bonne » et la mauvaise route) et un goût pour l’illégalité pour sortir de son existence morne. Caty a autant besoin de tester ses propres limites que de jouer avec le feu pour apporter de l’adrénaline à sa vie trop rangée. Klapisch laisse donc tomber le « comique » potache et nous entraine dans un vol audacieux et à haut risques, où sa mise en scène entretient une tension certaine. Jusqu’à une conclusion aussi inattendue qu’amorale.

Le film est servi par une distribution carrée, dirigée comme il se doit, avec en tête Vincent Elbaz, truand à l’envergure douteuse (il l’incarne très convenablement), se faisant finalement presque voler la vedette par Marie Gillain dans un rôle proche de celui qu’elle tenait chez Tavernier dans le glaçant L’Appât. L’actrice belge façonne habilement son passage de la maladresse à la violence brute et irréfléchie. Parmi les seconds rôles, on retiendra surtout Simon Abkarian, excellent en vendeur de kebabs le jour et malfrat la nuit, ainsi qu’un acteur fétiche de Klapisch, Zinedine Soualem, en chorégraphe pour filles de cabaret. Pas mal de raisons positives nous font pencher pour ce polar élégant à l’humour second degré déroutant.

ANNEE DE PRODUCTION 2003.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un polar bien de chez nous, avec une dose d'humour et assez de violence pour maintenir une tension soutenue. Marie Gillain renoue avec son personnage célèbre de L'Appât. Un Klapisch solide.

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