THE VOICES

Jerry vit à Milton, petite ville américaine sans histoires et travaille dans une usine de baignoires. Célibataire, il n’est pas seul pour autant dans la mesure où il s’entend très bien avec son chat, M. Moustache et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement sa psy, aussi charmante que compréhensive. Il craque sur Fiona, une collègue de travail. Bref, tout se passe bien dans cette vie ordinaire, du moins tant qu’il n’oublie pas de prendre ses médicaments…

Repérée et célébrée grâce à son merveilleux film d’animation Persepolis (sur sa vie passée en Iran), la réalisatrice Marjane Satrapi a franchi l’Atlantique et poser sa caméra sur le continent américain pour changer totalement de style. Elle s’attaque à un genre très particulier: la comédie « horrifique ». En entrant dans la tête d’un serial killer (au demeurant sympathique), totalement schizophrène et conversant avec ses animaux de compagnie, pensant que leurs « voix » lui dictent la bonne conduite. Un pitch original pour cette fable noire, à l’humour très macabre, où la cinéaste jongle avec le gore, le rire, la romance (contrariée par les coups de couteaux!) et un brouillage constant entre rêve et réalité. Avec une méchanceté corrosive, le script est d’abord drôle, même si bien sûr il traite d’une terrifiante personnalité fort perturbée, dégageant une atmosphère surprenante et originale. Une vision cauchemardesque d’une Amérique sombre contrebalancée par cette idée désopilante de « faire parler » les animaux domestiques, symbolisant le Bien et le Mal, la raison et la folie, face à ce jeune homme traumatisé par son passé et en proie à ses pulsions meurtrières. Satrapi pousse le bouchon encore plus loin en donnant aussi la parole aux pauvres femmes décapitées dans le frigo, commentant l’action comme si tout était normal. En mettant en scène le psychotique sans trop prendre au sérieux sa dangerosité, la réalisatrice donne un grand coup de pied salvateur aux slashers typiques que l’on a pu voir pendant tant d’années.

Elle a confié le rôle principal à Ryan Reynolds, juste avant qu’il ne devienne Deadpool, et l’emploie astucieusement, jouant moins sur son physique de beau gosse que sur son registre comique finalement bien aiguisé. Il réussit à passer d’un état  presque joyeux et naïf à des abimes inquiétantes, en rendant le tout parfaitement crédible. Ses partenaires féminines l’entourent avec entrain, en tête (si l’on peut dire!) la jolie anglaise Gemma Arterton. L’unique bémol à soulever serait sur le dénouement, sans doute un peu convenu, surtout après les idées barrées imposées par Marjane Satrapi. Faire rire avec des choses horribles: un pari osé et gagné haut la main!

ANNEE DE PRODUCTION 2014.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Décalé, drôle et original, ce 3ème film de Marjane Satrapi confirme son talent graphique, ses idées folles et son univers singulier. Entre un chien et un chat bavards, Ryan Reynolds fait une réjouissante composition.

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