AFTER HOURS

Paul Heckett, employé de banque rivé sur son ordinateur huit heures par jour, rencontre un soir dans un fast food, la jolie Marcy. Elle lui donne son numéro de téléphone, il se rend chez elle à l’autre bout de la ville et fait en même temps connaissance avec sa colocatrice, Kitty, une artiste sculptrice qui crée des statues en papier. Mais sa soirée va virer au « cauchemar »…

Personne n’attendait à priori Martin Scorsese sur le terrain de la comédie quand est sorti ce « petit » film présenté à Cannes en 1986. Certes, il avait déjà montré des capacités dans le mordant avec sa Valse des Pantins, mais cette fois il veut clairement s’amuser et nous embarquer dans la virée nocturne d’un type ordinaire à qui il va advenir des choses extraordinaires. After Hours se pose en odyssée moderne, où les galères et les mésaventures du « héros » sont toutes vraisemblables et crédibles et où même leur accumulation semble l’oeuvre d’un mauvais sort jeté sur lui. On rit souvent à ses dépens, un rire parfois jaune, car il provient de solitudes humaines quelque peu désespérées et où la nuit le champ des possibles parait infini (pour le meilleur et surtout pour le pire). Scorsese n’a pas forcément cherché à délivrer un quelconque message caché, toutefois il se pourrait que l’aliénation dont le personnage principal porte la charge dans son quotidien professionnel trouve une continuité certaine, y compris en dehors de la sphère du travail. Comme si la vie ne devait être qu’un long parcours du combattant sans raison apparente, juste pour nous mettre à l’épreuve. La photographie de Michael Balhaus (Dracula, Les Affranchis), très soignée, apporte du sens à la mise en scène de Scorsese qui prouve là qu’il est capable de raconter autre chose que des histoires de gangsters.

En jeune banquier dépassé par les événements, le jeune acteur Griffin Dunne, découvert dans le culte Loup Garou de Londres cinq ans plus tôt et qui allait donner la réplique à Madonna dans Who’s that girl l’année suivante, joue parfaitement le type excédé restant patiemment dans un stoïcisme remarquable. Ses partenaires féminines, Rosanna Arquette, Teri Garr ou Linda Fiorentino se régalent à le tourmenter, chacune avec leurs atouts charme ou leurs bizarreries loufoques. Le public fut d’abord déconcerté par cette incursion inattendue dans la comédie pour l’auteur de Taxi Driver, mais son Prix de la mise en scène à Cannes lui conféra une aura méritée.

ANNEE DE PRODUCTION 1986.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une comédie décalée dans le New York nocturne des années 80. Scorsese se fait plaisir et obtient un Prix de la Mise en Scène à Cannes.

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