THE SUBSTANCE

Elisabeth Parkle, star d’une émission de TV type « Gym Tonic » depuis plus de 25 ans, voit son avenir contrarié par sa cinquantaine approchante. Le directeur du programme veut renouveler et rajeunir les visages sur la chaine et elle se retrouve remerciée du jour au lendemain. Elle décide alors de tenter une expérience inédite: s’injecter une substance censée lui redonner l’apparence parfaite de sa jeunesse enfuie. Une meilleure version d’elle même en somme. Mais tout ne va pas se dérouler comme elle l’espérait…

Avec son premier long métrage sorti en 2018, Revenge, Coralie Fargeat avait surtout interpellé par sa capacité à faire un film de vengeance féminine ultra violent, chose rarissime pour une femme derrière la caméra. Mais son scénario pêchait par son manque criant de profondeur. Pour son second opus, elle met les bouchées triple, accouche d’un script totalement barré (primé à Cannes pour son audace) et fait preuve d’une radicalité proprement exceptionnelle. Avec une mise en scène furieuse à l’appui, elle tire à boulets rouge (sang) sur le culte des apparences, les diktats de la beauté formatée imposée au corps féminin et mêle remarquablement la psychologie à du gore viscéral. Son héroïne, Elisabeth, souffre d’une haine de soi telle qu’elle ne mesure aucunement les conséquences de l’expérience qu’elle s’inflige, uniquement pour retrouver sa jeunesse perdue. Le film fourmille de références assumées et parfaitement digérées, où l’on croise du Kubrick (ce long couloir de studio TV aux couleurs anxiogènes rappelant Shining), du Cronenberg (mais sous acide et puissance mille) avec son attrait pour le « body horror » aussi fascinant que dégoûtant. Dans un final grand guignol qui va jusqu’au bout de sa dinguerie, The Substance convoque aussi Elephant Man avec sa figure de monstre pathétique et La Mort vous va si bien (sur un plan bien précis de corps totalement éclaté). La dernière heure part en vrille et nous en met plein les yeux (quand bien même on déciderait de les laisser fermés).

La résurrection de Demi Moore dans ce rôle aussi culotté qu’excessif relève du miracle tant l’actrice avait plus fait parler d’elle ses vingt dernières années pour sa plastique maintes fois refaite et qui, finalement, se moque bien d’apparaitre malmenée, enlaidie, difforme. Sa prestation fera date sans le moindre doute. Sa jeune partenaire, Margaret Qualley, aperçue dans Pauvres Créatures, d’une beauté presque irréelle colle tout à fait à l’idée que l’on se fait d’une « créature de rêve » aux formes parfaites. Quant à Dennis Quaid, il incarne un patron de chaine hideux, une caricature du beauf libidineux abject. N’oublions pas aussi de citer la qualité des effets spéciaux qui doivent bien sûr pas mal au numérique, mais également à un travail très élaboré sur le maquillage. Bref, un OVNI de très haut niveau et une expérience visuelle et sensorielle aussi éprouvante que jouissive.

ANNEE DE PRODUCTION 2024.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une gifle de première classe avec ce second film de Coralie Fargeat: un scénario dément, une réalisation hyper maitrisée et laissant le champ libre à des références de taille. Et Demi Moore, revenue d'entre les morts, est sensationnelle. Dans le genre horreur, un pur joyau.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Une gifle de première classe avec ce second film de Coralie Fargeat: un scénario dément, une réalisation hyper maitrisée et laissant le champ libre à des références de taille. Et Demi Moore, revenue d'entre les morts, est sensationnelle. Dans le genre horreur, un pur joyau. THE SUBSTANCE