DANS LA COUR

A 40 ans, Antoine décide de mettre fin à sa carrière de musicien. Il se fait embaucher comme gardien d’immeuble, sans grande conviction. Jeune retraitée, Mathilde, qui habite l’immeuble avec son mari, découvre une inquiétante fissure sur le mur de son salon. Peu à peu, une angoisse grandit et se transforme en panique: et si le bâtiment tout entier s’effondrait? Antoine se prend d’amitié pour cette femme qu’il craint de voir sombrer dans la folie…

Dans les films de Pierre Salvadori, il y a souvent derrière les rires et le comique affiché, une sorte d’inquiétude latente vis à vis de l’avenir, des relations humaines, de la place que l’on tient dans notre monde chaotique. Avec Dans La Cour, il creuse encore davantage cet état de fait. Chronique tendre prise entre légèreté et gravité, le film dépeint sous le prétexte de la comédie le mal être d’individus en proie à la dépression, perdant progressivement pied. La jolie rencontre entre cet ex musicien taciturne éteint de l’intérieur et cette sexagénaire perpétuellement angoissée donne à Salvadori l’occasion de trousser des dialogues ciselés sur des situations burlesques, mais qui ne cachent jamais tout à fait une mélancolie ou un sentiment d’insécurité vis à vis de lendemains peu réjouissants. Le thème de la dépression ordinaire (comme avait pu le traiter Resnais dans On connait la chanson) se voit ici relégué au second plan, le réalisateur voulant clairement éviter de tomber dans le drame profond ou le pathos généralisé. Dans La Cour raconte la solitude des êtres jusque dans leur rapprochement, l’aspect désespéré du quotidien quand il est englué dans la morosité.

Salvadori bichonne son casting et plus particulièrement le tandem Catherine Deneuve/Gustave Kervern. On connait le goût du risque de l’actrice de Belle de Jour pour les univers décalés et avec ce rôle de femme tourmentée par de simples fissures dans son appartement, elle parvient à nous toucher et nous amuser, sans cesse sur un fil invisible. Kervern, trublion de Groland, s’est fait une place parmi les comédiens attachants sachant combiner son côté nounours et une grande humanité et il le prouve de nouveau ici. La réunion de leurs deux névroses aboutit à un film sensible et plus grave qu’il n’y parait au premier abord.

ANNEE DE PRODUCTION 2014.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une jolie réussite pour Pierre Salvadori, entre comédie et drame, pointant le doigt sur la dépression "silencieuse". Deneuve et Kervern complices attachants.

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