JULIETA

Julieta, professeure d’Histoire Antique, essaie d’écrire à sa fille, Antia, tout ce qu’elle a gardé secret depuis plus de trente ans. Depuis la naissance d’Antia en fait, qu’elle n’a pas revu depuis de longues années, sans réelle explication. Une fois sa confession écrite, elle se rend compte qu’elle ne sait pas où l’envoyer…

Pedro Almodovar poursuit son oeuvre sensible et romanesque avec régularité, enchainant grandes réussites (Parle avec Elle, Volver) et opus moins percutants (Etreintes brisées, Les Amants Passagers). Julieta se situe quelque part entre ces deux pôles: un mélodrame où le passé de l’héroïne est disséqué, remué, afin de faire jaillir le poids de la culpabilité et les répercussions sur sa relation maternelle avec sa fille. Un « cinéma de femmes » que l’auteur espagnol affectionne tout particulièrement en signant cette fois un scénario assez sombre et triste fondé sur la douleur de l’absence, l’incommunicabilité, les ravages du remords dans la vie quotidienne. Le récit ne comporte quasiment pas d’humour, tendu comme un arc, la souffrance humaine y prenant une place prédominante. Almodovar a la brillante idée de faire jouer sa Julieta par deux actrices différentes pour signifier non seulement que le temps est passé (l’intrigue court sur trois décennies) mais surtout que l’héroïne devient totalement « quelqu’un d’autre ». Le réalisateur autopsie la psyché féminine comme personne, avec plus ou moins de « manies », d’effets répétitifs d’une oeuvre à l’autre. Et c’est indéniablement la « limite » de Julieta: un très bon cru oui, mais qu’on a déjà la sensation d’avoir vu par bribes dans d’autres films du maitre. Comme si son discours ne parvenait plus tout à fait à nous surprendre et de ce fait, moins nous émouvoir.

Comme énoncé plus haut, le film est tenu par deux comédiennes vaguement semblables, l’une incarnant la trentaine sous les traits de Adriana Ugarte (fort charmante et bonne actrice) et par Emma Suarez qui joue la cinquantenaire dévastée par le silence assourdissant causé par l’abandon de sa fille. Les autres rôles reviennent à Dario Grandinetti (remarqué dans Parle avec elle) et Daniel Grao (vu dans Les Yeux de Julia), ainsi qu’à Rossy De Palma, plus qu’habituée à l’univers almodovarien, campant une ménagère plutôt intrusive. La conclusion prend la voie du pardon et de la réconciliation, en une forme de happy end attendue. Et donc sans surprise.

ANNEE DE PRODUCTION 2016.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Almodovar rempile dans le mélodrame sensible à travers un portrait féminin (tiens donc:!). De très bonnes choses dans un ensemble qui sent un peu la redite. Emma Suarez et Adriana Ugarte se complètent joliment.

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