Madeleine et Antoine reçoivent pour le réveillon, mais ils s’aperçoivent qu’ils vont être treize à table. Or Madeleine est très superstitieuse… S’ensuivent diverses péripéties voyant des invités se décommander, d’autres se rajouter… L’arrivée inopinée de Dolorés, une belle aventurière d’Amérique du Sud qui a un compte à règler avec Antoine dont elle a été aussi la maitresse, va compliquer le tout…
Dans la décennie 50, le cinéma français, se complaisant souvent dans les tournages en studio, avait pour manie d’adapter des pièces de théâtres sur grand écran et pas toujours avec bonheur. Le seul qui pouvait se permettre ce pari et le relever haut la main, c’était le génial Sacha Guitry, dont les textes étaient brillants et il avait surtout un véritable sens de la mise en scène. Autant le dire tout net: ce Treize à Table, comédie de boulevard médiocre de Marc Gilbert Sauvajon, sombre plutôt vite dans l’anodin, voire le pénible, au vu du piètre argument central! Par superstition, une maitresse de maison se prend la tête pendant 1H25 pour détricoter un problème hautement crucial: un diner à 13 ! Non seulement les idées y sont conventionnelles, mais le traitement ciné d’une pauvreté rare! André Hunebelle, futur réalisateur des Fantômas, qui semble fermement s’ennuyer derrière sa caméra, se contentant de simples champs contre champs, tombe évidemment dans le piège du simple théâtre filmé. Et filmé platement qui plus est! La dernière demie heure étant largement la plus ratée, saturée de quiproquos peu drôles et surtout un personnage d’aventurière argentine franchement insupportable avec un accent espagnol à coucher dehors!
Minuscule lot de consolation: la distribution. On peut à la rigueur trouver un certain plaisir à suivre le couple Micheline Presle/Fernand Gravey. Elle, pétillante de malice (tantôt bourgeoise sûre d’elle, tantôt épouse trompée), lui acteur oublié désormais, impulsant un petit rythme à ses dialogues. Enfin, dans un rôle plus restreint, la découverte d’Annie Girardot, alors sociétaire de la Comédie Française et qui incarne la meilleure amie (blonde et frisée) de Presle. Une première fois au cinéma pour la future actrice de Mourir d’aimer. Hélas, ce réveillon qui s’annonçait comme un plaisant vaudeville se transforme en galère et on regrette presque de ne pas avoir décliné l’invitation.
ANNEE DE PRODUCTION 1955.