CASQUE BLEU

Patrick et Alicia s’envolent vers un hôtel club sur une ile des Balkans pour sauver leur couple en difficulté depuis une infidélité passagère de Patrick. Mais arrivé sur place, ils s e retrouvent au milieu d’une guerre civile. Les voila pris au piège, avec pour compagnons d’infortune, une secrétaire complexée et bavarde, un jeune réformé P5, un couple de retraités avec chien, et enfin le directeur de l’hôtel, homosexuel et amoureux de Freddy, un chanteur de variétés ringard. Leur but: sauver leur peau…

Après avoir tenté de faire rire avec le sujet douloureux des sans abris dans Une Epoque Formidable, l’acteur auteur Gérard Jugnot remet le couvert dans cette nouvelle comédie dramatique, mixant cette fois les vacances d’un couple en crise et l’éclatement d’une guerre civile en plein coeur de leur lieu de résidence. Avec tous les dangers que cela comporte. Casque Bleu oscille donc entre l’humour façon Bronzés et la gravité façon Envoyé Spécial sur un terrain miné. Jugnot prend le risque constant de s’emmêler les pinceaux dans cette peinture assez audacieuse et à priori mal assortie de genres contraires. Si sa mise en scène demeure relativement neutre, son récit recèle de bonnes idées:  la première étant de faire se côtoyer des personnes aux antipodes dans un « groupe » obligé de se serrer les coudes devant l’adversité. Et dans ces conditions, les vrais visages se dévoilent, les masques tombent, d’où des situations cocasses et parfois amusantes. Pourtant, ce que Jugnot parvient assez bien à atteindre, c’est une juste critique du tourisme au beau milieu du chaos et de ce point de vue, Casque Bleu mérite qu’on s’y arrête.

Le point fort réside dans le casting, Jugnot s’entourant de comédiens tous excellents: il retrouve Victoria Abril (déjà de l’aventure d’Une Epoque Formidable) piquante en épouse trompée, Jean Pierre Cassel campe le patron de l’hôtel, Micheline Presle et Claude Piéplu jouent un vieux couple dont la seule préoccupation est un chihuahua qu’il trimballe partout, et enfin l’irrésistible Valérie Lemercier incarne une secrétaire mythomane (drôle et sacrément émouvante poussée dans ses retranchements). Le sous titre de l’affiche prévient le public: « Détendez vous, ce n’est qu’un film! », manière de ne pas trop se croire d’avance dans une comédie potache sans aucun fond. Casque Bleu n’est certes pas du tout un grand film, mais quand on entend retentir  « L’Hymne à l’Amour  » de Piaf alors que les protagonistes fuient l’horreur d’un pays à feu et à sang, il est impossible de ne pas avoir un petit pincement au coeur.

ANNEE DE PRODUCTION 1994.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Entre comédie et drame, cet opus de Gérard Jugnot invente une sorte de Bronzés au milieu des bombes. Un mélange osé et assez réussi, malgré une mise en scène moyenne. Casting hautement sympathique.

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