Deux tueurs à gages surgissent dans une école pour non voyants, afin d’assassiner un simple employé du nom de Johnny North. Celui ci se laisse abattre sans broncher. Les tueurs décident d’en savoir plus sur l’homme qu’ils viennent de descendre, flairant une bonne affaire derrière ce contrat.
A bout portant n’est autre que la nouvelle adaptation d’un roman d’Hemingway appelé Les Tueurs et du même coup le remake du film du même titre, fleuron du film noir avec Burt Lancaster et Ava Gardner. Pour une rare fois, un remake surpasse quasiment en qualité l’original. Grâce au style nerveux et sec de Don Siegel derrière la caméra d’abord. Son approche de la violence sèche et brutale fait ici merveille, comme plus tard dans la série des Inspecteur Harry, à tel point que le film initialement tourné pour une diffusion sur les écrans TV seulement, sera en fait exploité en salles. La séquence d’ouverture est un modèle du genre avec une entrée en matière aussi surprenante que cinglante. Et tout le reste du film est du même acabit: construit très intelligemment sur des flash backs racontés par des personnages périphériques, ils nous mènent à comprendre le parcours de l’homme tué au départ et joué par John Cassavetes.
C’est un film noir en couleurs qui offre de beaux moments de cinéma pur, avec une mise en scène punchy et des acteurs au diapason! Le trio masculin est composé de Lee Marvin (excellent en tueur froid charismatique), Cassavetes donc (brillant comédien aussi!) et Ronald Reagan pour une fois crédible. L’actrice principale, Angie Dickinson , fort jolie et fatale à souhait, incarne une garce totale jusqu’au bout du bout. Après une heure trente d’action et de tension, le final se paye le luxe osé de verser dans un nihilisme tout à fait extraordinaire pour l’époque. Histoire de donner à ce polar d’excellente facture une classe américaine décidément grandiose.
ANNEE DE PRODUCTION 1964.