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ANATOMIE D’UNE CHUTE

Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de onze ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est alors ouverte.

Après deux excellents films portés par Virginie Efira et déjà un sens du scénario bien original, Justine Triet signe son quatrième long métrage et s’est distingué de manière très puissante, au dernier palmarès de Cannes, en emportant la récompense suprême: La Palme d’Or… immédiatement entâchée par la polémique de son discours à haute teneur politique, qui fit passer son oeuvre au second plan. Sur la base d’un scénario remarquable et intelligemment structuré, aux points de vues multiples, Anatomie d’une chute fait partie de ce genre banalement appelé le « film de procès ». Mais sa grandeur vient justement du fait qu’il dépasse largement cette limite en complexifiant tous les thèmes passionnants qu’ils recèlent. Le récit interroge tout le temps, entretient un doute persistant, décortique l’affaire policière comme un médecin légiste examine un corps mort… sauf qu’ici tout est diablement vivant: la mise en scène s’autorise toutes les audaces, ménage un suspense sans pour autant donner une résolution simpliste ou simplement décevante au mystère de cette mort suspecte. Enfin, la réalisatrice excelle dans sa démonstration implacable, montrant l’insaisissable vérité des êtres, et encore plus lorsqu’ils sont en couple. La justice aussi pointue qu’elle soit, aussi intrusive qu’elle puisse être, ne peut en fait jamais résoudre l’énigme même de l’intimité liant deux personnes. Triet évoque aussi la création littéraire, en déconstruisant le cliché selon lequel les romanciers ne se basent que sur leurs propres vécus, ou au contraire n’en relatent que quelques éléments, en les modifiant pour les besoins de la dramaturgie.

Le film, constamment prenant, doit aussi pas mal à son actrice principale: Sandra Hûller, comédienne allemande découverte dans Toni Erdmann en 2016, habite littéralement son personnage, lui apportant des tonnes de nuances, dans un jeu magistral. Swann Arlaud s’avère décidément surprenant en avocat lucide et quelque peu troublé par sa cliente. Le plus réussi restant tout de même la façon précise avec laquelle Justine Triet décrit la dissolution d’un couple, ainsi que l’implication d’un enfant en passe de devenir un adolescent, obligé de gérer des émotions pour le moins perturbantes (s’imposant comme l’élément crucial de l’intrigue) et si cette Anatomie d’une chute impressionne tant, c’est que son ambiguité porte en elle les traces d’un grand film.

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un grand film sur la complexité des êtres, leur vérité profonde jamais véritablement limpide. Une affaire policière et un drame sur le couple remarquablement écrit et dirigée par Justine Triet, très inspirée. Mention spéciale à Sandra Huller.

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