Le romancier Stéphane Belcourt a accepté de parrainer le bicentenaire d’une célèbre marque de cognac, et c’est l’occasion pour lui de revenir dans la ville de province où il a grandi. Sur place, il rencontre Lucas qui se trouve être le fils de son premier grand amour de jeunesse, Thomas. Les souvenirs refont surface. Ils avaient 17 ans…
Un voyage, un retour aux sources et un passé qui ressurgit: ces ingrédients sont indissociables de cette histoire adapté d’un beau roman de Philippe Besson, ouvertement homosexuel, et revenant sur son amour d’adolescence avec émotion et nostalgie. Un récit aussi simple qu’émouvant, insistant sur les différences vécues par les deux garçons (l’un assume totalement ses désirs, l’autre les réprime et va décider de mener une vie « normale »). Enoncé ainsi, on peut craindre le pire en se disant que ce schéma rebattu et vu mille fois va sombrer dans un océan de clichés. Grâce à une narration linéaire et limpide à la fois, le cinéaste Olivier Peyon parvient à toucher au coeur et ce malgré des faiblesses inhérentes à sa mise en scène. En effet, celle ci, trop scolaire, n’évite pas les facilités du genre (flash backs explicatifs, rebondissements en cours de route) et surtout, la charge mélodramatique finale n’était pas nécessaire. On dirait qu’il a voulu trop en dire, alors que davantage de sobriété n’aurait pas été moins bouleversante. Il y a également une utilisation intempestive de la musique, signifiant à quel moment il « faut retenir ou laisser couler ses larmes ».
Hormis ses réserves dommageables, Arrête avec tes mensonges plaira sûrement à tous ces anciens jeunes gays provinciaux ayant fui leur ville de jeunesse pour s’affranchir et s’assumer pleinement dans l’anonymat. Le film évoque ce point avec justesse (qui n’est pas un détail en réalité), et sans non plus en faire des tonnes. Du côté des comédiens, peu de reproches à faire puisque Guillaume de Tonquédec (inoubliable « Prune » du Prénom) et le jeune Victor Belmondo (petit fils de et à la ressemblance frappante) font leur maximum et leur conviction ne fait pas défaut au film. Si l’on peut donc préférer relire le livre de Besson, cette adaptation tout à fait honnête assure sa part du contrat. Ni plus ni moins.
ANNEE DE PRODUCTION 2023.