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AUTOPSIE D’UN MEURTRE

L’avocat Paul Biegler doit défendre le lieutenant Manion, assassin de Barney Quill, un tenancier de bar qui aurait violé sa trop jolie femme, Laura. Mais la personnalité du couple Manion laisse planer un doute, y compris la réalité même du viol… Le procès s’ouvre, déchainant les passions.

Un des réalisateurs les plus éclectiques d’Hollywood, hongrois d’origine, Otto Preminger, signa des oeuvres aussi différentes que le polar Laura, le western Rivière sans Retour, le drame psychologique Bonjour Tristesse et clôtura en beauté la décennie 50 avec Autopsie d’Un Meurtre. Sans aucun doute le film de prétoire le plus célèbre du 7e Art, en tout cas le plus représentatif des arcanes de la justice, du fonctionnement d’un procès, du rôle des juges, avocats et jurés, pour déceler la vérité au coeur d’affaire souvent bien tortueuse et aux multiples questions. Un propos traité de main de maitre par Preminger, grâce à son sens pointu de la mise en scène, son amour pour les dialogues bien écrits, son attrait pour la complexité humaine. Le film reste captivant malgré sa durée assez importante de 2H40, car il oppose en permanence des éléments tangibles de preuves d’innocence de l’accusé pour les mettre en doute l’instant suivant, faisant ainsi vivre au spectateur des montagnes russes émotionnelles. Dès le design du générique d’ouverture signé Saul Bass et la musique jazzy de Duke Ellington, Autopsie s’impose comme une oeuvre majeure, par sa subtilité, son approche psychologique des témoins, du « coupable », de sa femme à l’attitude ambivalente. Justement, la manière dont Preminger pointe du doigt l’ambiguité des êtres humains (encore plus dans des situations où ils sont censés prêter serment et raconter leurs versions des faits) se démarque avec excellence d’autres films de procès, souvent caricaturaux ou simplistes. Audacieux pour l’époque aussi d’oser prononcer à l’écran des mots comme « slip », « obsédé sexuel », « sperme », « viol », dans une Amérique profondément conservatrice: le cinéaste n’avait pas froid aux yeux devant le puritanisme, dans le seul intérêt du déroulement de son récit.

Pour tenir le rôle de l’avocat zélé et perspicace, qui de plus indiqué que James Stewart, directement sorti du Vertigo d’Hitchcock et trouvant là un personnage à sa démesure, tout en restant infiniment humain et sympathique. Pour la caution charme, Lee Remick, révélée par Kazan, sensuelle sans en faire des tonnes, bonne comédienne sans fulgurances, occupe la place de l’épouse violée. Ben Gazarra, futur acteur fétiche de Cassavetes, s’illustre convenablement en campant le lieutenant accusé « à tort ou pas ». Le génie de Preminger est de nous épargner des coups de théâtres factices pour aller à l’os: malgré la limpidité de l’affaire instruite, où se niche la vérité? N’y en a t’il seulement qu’une? Qui peut prétendre la détenir, au delà du verdict prononcé? Ce jeu de pistes passionnant fait toute la saveur de cette oeuvre incontournable.

ANNEE DE PRODUCTION 1959.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Le film de procès définitif, signé par un Preminger très inspiré et démontrant toute sa maestria. Scénario et dialogues très maitrisés. James Stewart grandiose.

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