BLUE SKY

Hank Marshall, scientifique militaire dans l’Armée américaine, travaille sur un projet nucléaire tenu secret. Sa femme, la volage et émotionnellement fragile Carly, le suit de base en base avec leurs deux filles. Pendant qu’il fait des expériences dans le Nevada, Carly succombe au charme de son supérieur hiérarchique. Cette infidélité de trop va mettre à mal le couple, au moment où Hank découvre les dessous douteux d’un complot machiavélique…

Cet ultime film de l’anglais Tony Richardson, auteur de Mademoiselle, mort juste à la fin du montage, s’avère bien curieux à différents niveaux: tout d’abord, il présente quasiment deux récits distincts en même temps: l’un, centré sur une histoire de couple compliqué entre une femme fantasque et passablement désaxée et un militaire droit et consciencieux et l’autre, autour d’un secret gardé par l’Armée sur des d’essais nucléaires dangereux que le militaire voudrait rendre public. Richardson combine maladroitement les deux intrigues, d’abord parce qu’elles sont médiocrement traitées et puis parce qu’on sent que le vrai sujet à suivre est le parcours de cette épouse aux tendances nymphomanes dans un monde exclusivement masculin. Blue Sky, titre énigmatique, trouve sa signification dans le nom de la mission nucléaire entreprise par le héros principal et sans doute aussi dans l’espoir nourri par Carly, véritable centre « nerveux » du film, de se faire une place au soleil. La Miss rêvait de gloire, de cinéma, de célébrité et a renoncé à tout par amour pour son mari, qu’elle trompe pourtant: le paradoxe de cette femme intrigue et donne un peu de complexité à un film par ailleurs dispersé. La mise en scène ne dépasse pas le stade de la simple « illustration », ce qui étonne de la part de Richardson, ex animateur du « Free Cinéma » britannique. Bizarrement aussi, suite à la faillite de sa maison de production Orion et au décès du réalisateur, Blue Sky a été boycotté de partout et mis trois ans avant de connaitre une sortie en salles!

De cette oeuvre atypique et totalement imparfaite, subsiste cependant un miracle! Celui apporté par la présence fabuleuse de Jessica Lange, actrice investie à 200% dans un rôle difficile où elle sait doser ses nuances, à la fois fausse Marilyn déglinguée et vraie épouse amoureuse prête à tout pour venir en aide à son mari. Son interprétation vaut à elle seule le déplacement et elle obtint l’Oscar de la meilleure Actrice pour ce film, que pourtant peu de monde est allé voir. A ses côtés, Tommy Lee Jones émeut dans un registre qu’il déploiera encore davantage l’année suivante dans Entre Ciel et Terre d’Oliver Stone.

ANNEE DE PRODUCTION 1991.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Pour son dernier film, Tony Richardson s'embrouille avec un double récit mal maitrisé. Son portrait féminin, impeccablement jouée par Jessica Lange, reste le vrai potentiel à sauver.

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